Publié le 17 novembre, 2014
0« Survol des installations nucléaires : une impunité de plus en plus préoccupante »
Communiqué de presse de Denis Baupin du 17 novembre 2014
Inquiet de la multiplication des survols d’installations nucléaires par des drones depuis plusieurs semaines, Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale, interpelle la ministre de l’Ecologie ainsi que le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Défense sur l’impunité dont semblent bénéficier les auteurs de ces survols. Ce week-end même c’est la plus dangereuse et la plus vulnérable de ces installations, l’usine AREVA de La Hague qui a été survolée.
Dans ses questions écrites adressées ce jour à Ségolène Royal, Bernard Cazeneuve et Jean-Yves Le Drian, Denis Baupin rappelle les propos du Président de l’Autorité de Sûreté qui il y a quelques jours encore pointait particulièrement la vulnérabilité des piscines de stockage du combustible qui ne sont protégées que par des bardages métalliques et donc ne sont pas « bunkérisées ». Une forte préoccupation exprimée également par l’Anccli (association regroupant l’ensemble des CLI réunissant les acteurs publics et associatifs à proximité de chacune des installations) qui relaie ainsi « l’inquiétude croissante des élus, associations et des riverains » face à la menace que constituent ces survols.
Denis Baupin interroge donc les ministres sur les actions mises en œuvre par le gouvernement, à la fois pour anticiper les survols de ces sites sensibles et neutraliser les engins en questions, mais également pour identifier l’ensemble des vulnérabilités et renforcer les installations nucléaires face aux risques d’agression.
Comme il l’avait fait le 5 novembre dernier à l’occasion des questions au gouvernement, Denis Baupin rappelle dans ces questions écrites « la nécessité de procéder à de nouveaux stress tests à l’image de ceux menés après la catastrophe de Fukushima sur la sûreté des installations », tests à mener « sur l’ensemble de la sécurité de la filière nucléaire et leur résistance aux agressions extérieures à un piratage informatique ou à une chute d’avion ».
« Au regard du lien étroit qu’entretiennent sûreté nucléaire et sécurité des installations, intégrer les enjeux de sécurité aux référentiels de l’Autorité de Sûreté Nucléaire constituerait par ailleurs une avancée importante dans la protection de la population », souligne Denis Baupin.
Question écrite à la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie
Denis Baupin alerte Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur la multiplication des survols de drones au-dessus des installations nucléaires et l’impunité dont semblent bénéficier leurs auteurs. Depuis plusieurs semaines, malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics, ces survols se poursuivent au-dessus d’installations d’EDF, du CEA et d’AREVA, et leurs auteurs ne semblent toujours pas connus. Ces survols mettent en exergue la vulnérabilité des installations, en particulier les piscines et les transformateurs.
Aussi, Denis Baupin souhaiterait que la ministre puisse préciser quelle stratégie est prévue pour identifier l’ensemble des vulnérabilités et surtout pour renforcer les installations nucléaires face aux risques d’agression et, le cas échéant, pour faire face aux dégâts potentiels. M. Chevet, président de l’Autorité de sûreté nucléaire rappelait il y a quelques jours dans un quotidien économique la vulnérabilité des piscines qui ne sont protégées que par des bardages métalliques, ainsi que l’importance de la redondance des appoints en eau du point de vue de la sûreté. Il soulignait que la question de la bunkerisation des piscines, d’ores et déjà prévues pour les réacteurs de 3ème génération, se poserait en cas de prolongation des réacteurs existants. Dans ces conditions, au vu des menaces potentielles, on peut légitimement s’étonner qu’il faille attendre une prolongation de l’installation pour programmer de telles protections. Les préoccupations exprimées ce dimanche par l’ANCCLI confortent ces questionnements et soulignent l’inquiétude croissante des élus, des associations et des riverains. Plus globalement, il apparaîtrait pertinent que de nouveaux stress tests, à l’image de ceux menés après la catastrophe de Fukushima sur la sûreté des installations, soient menés sur l’ensemble de la sécurité de la filière nucléaire afin de vérifier la capacité des installations à résister à une agression extérieure, à un piratage informatique ou à une chute d’avion. Comme l’indiquait le président de l’ASN ces questions n’avaient en effet pas été intégrées dans les évaluations complémentaires de sûreté réalisées il y a deux ans. Au regard du lien étroit qu’entretiennent sûreté nucléaire et sécurité des installations, intégrer les enjeux de sécurité aux référentiels de l’ASN constituerait par ailleurs une avancée importante dans la protection de la population.
Question écrite au ministre de l’intérieur
Denis Baupin alerte M. le ministre de l’intérieur sur la multiplication des survols de drones au-dessus des installations nucléaires et l’impunité dont semblent bénéficier leurs auteurs. Depuis plusieurs semaines, malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics, ces survols se poursuivent au-dessus d’installations d’EDF, du CEA et d’AREVA, et leurs auteurs ne semblent toujours pas connus. Ces survols mettent en exergue la vulnérabilité des installations, en particulier les piscines et les transformateurs.
Aussi, Denis Baupin souhaite savoir quels dispositifs M. le Ministre de l’intérieur compte mettre en œuvre pour prévenir de tels survols. En parallèle, il souhaite que soient précisés les dispositifs projetés ou mis en œuvre pour protéger les parties les plus vulnérables des installations nucléaires. Les piscines non bunkerisées sont par exemple pointées du doigt par le président de l’Autorité de Sûreté nucléaire dans un récent entretien avec un quotidien économique, ainsi que par l’ANCCLI qui s’exprimait sur ce sujet ce dimanche. A l’image des évaluations complémentaires de sûreté réalisés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire à la suite de l’accident de Fukushima, Denis Baupin considère que des stress tests portant sur la sécurité des installations et leur résistance aux agressions extérieures sont nécessaires.
Question écrite au ministre de la défense
Denis Baupin alerte M. le ministre de la défense sur la multiplication des survols de drones au-dessus des installations nucléaires. Depuis plusieurs semaines, malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics, ces survols se poursuivent au-dessus d’installations d’EDF, du CEA et d’AREVA, et leurs auteurs ne semblent toujours pas connus. Ces survols mettent en exergue la vulnérabilité des installations, en particulier les piscines et les transformateurs. Les élus locaux, comme le président de l’Autorité de Sûreté nucléaire, ont récemment fait part de leurs inquiétudes quant à ces faiblesses.
Lors d’épisodes de menace précédents sur les installations nucléaires, le ministère de la Défense avait mis en œuvre des dispositifs visant à renforcer la sécurité des sites, celui de La Hague notamment. Aussi, Denis Baupin souhaite savoir si le ministère de la Défense estime possible de mettre en œuvre des dispositifs permettant d’anticiper ces survols de sites sensibles et de neutraliser les engins concernés sur l’ensemble des installations.
Photo : « Aerial of Three Mile Island – NARA – 540012 » by Unknown or not provided – U.S. National Archives and Records Administration. Licensed under Public domain via Wikimedia Commons – http://commons.wikimedia.org/wiki