Renault : l’aveuglement jusqu’au bout
Renault : l’aveuglement jusqu’au bout
Au moment où Hummer met la clé sous la porte, le constructeur français, toujours en retard d’une guerre, ne trouve rien mieux que de lancer un 4×4 low cost, le Duster !
Il y a peu le Président de la République se vantait du statut d’actionnaire de Renault détenu par l’Etat, et de son sens des responsabilités (!), pour se revendiquer des décisions de l’entreprise. Au vu des financements considérables attribués au secteur automobile au titre du plan de relance (6 milliards d’euros), on peut en déduire que c’est donc avec l’argent des contribuables généreusement distribué que le constructeur français réalise cette opération qui non seulement tourne le dos au Grenelle de l’Environnement et aux discours ostentatoires tenus à Copenhague, mais risque bien de se révéler comme un échec industriel majeur.
Au moment où l’industrie automobile francaise s’apprête à perdre près de 40 000 emplois, on ne peut qu’être consterné par cette application dans l’aveuglement.
Le Président de la République proclamait hier sa volonté de mener une politique industrielle. Il en est en effet plus que temps. Encore faudrait-il, au lieu de subventionner aveuglément n’importe quelle production, définir de véritables orientations basées sur l’utilité sociale, la cohérence écologique et la pertinence économique.
Il y a peut être encore un avenir pour une industrie automobile. Mais en sortant un nouveau 4×4, Renault lui tourne résolument le dos.
Denis Baupin
Maire Adjoint de Paris
Membre de l’Exécutif des Verts
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