Publié le 4 mars, 2015
1Quasi faillite d’AREVA : on ne peut se contenter de rustines
Communiqué de presse de Denis Baupin, le 4 mars 2015
AREVA a confirmé ce matin la situation catastrophique de l’entreprise. Ces chiffres confirment l’écroulement de la compétitivité du nucléaire en France et dans le monde. Ils sont même plus dramatiques encore que ce que nous pouvions imaginer.
Cette situation appelle des clarifications qui devront être apportées par l’entreprise et ses autorités de tutelle : comment une telle situation a-t-elle pu se produire ? Comment en est-on arrivé à cette situation ? Quelles erreurs ont été commises ? Comment se fait-il qu’aucun signal d’alerte n’a été émis ces dernières années ? Mensonges ? Aveuglement ?
Ces questions sont d’autant plus importantes qu’AREVA est une entreprise publique. Les contribuables seront-ils amenés à devoir, d’une façon ou d’une autre, éponger ces pertes considérables ?
Au-delà de ces explications nécessaires, force est de constater que des mesures industrielles conséquentes sont indispensables, à la fois pour limiter les impacts sociaux, mais aussi pour garantir que les économies envisagées par l’entreprise ne se feront en aucune façon en réduisant la sûreté des installations nucléaires d’AREVA particulièrement sensibles, notamment à La Hague.
Pour autant, constatons que le « plan » annoncé ce matin par l’entreprise s’apparente plus à un ensemble de rustines que d’une révision stratégique prenant réellement en compte l’absence de compétitivité du nucléaire.
Il est notamment particulièrement préoccupant que soit envisagé un rapprochement plus structurel encore entre EDF et AREVA. Peut-on se permettre qu’AREVA entraîne EDF dans sa chute ?
Au contraire, cette catastrophe industrielle devrait amener l’Etat à accélérer les choix de stratégie énergétique du pays et engager EDF, mais aussi AREVA, dans la transition énergétique (maîtrise de l’énergie et renouvelables) qui seuls peuvent permettre à la fois de sauver les outils industriels mais aussi de garantir à la France de s’inscrire dans la mutation énergétique planétaire en cours.
Denis Baupin
Vice-président de l’Assemblée Nationale
Photo : Areva par Janericloebe. Licence Creative commons. Wikimedia
Bonjour,
Tout à fait Denis !