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Publié le 4 février, 2007

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Nucléaire : le PS doit sortir de l’ambiguïté

Pour faciliter des accords avec les écologistes, et satisfaire la part de sa base non-nucléocrate, il parle de « diversification énergétique », de « développement des énergies renouvelables », etc. Mais pour satisfaire ses élus et responsables les plus imbriqués dans le lobby nucléaire, il refuse parallèlement la fermeture de toute centrale et affiche sa volonté d’une relance du nucléaire. L’abandon de Superphénix et du projet de centrale du Carnet, obtenus de haute lutte, font en la matière largement figure d’exception. La position du Parti Socialiste sur l’EPR est de ce point de vue caractéristique : il se dit d’accord pour abandonner la filière EPR… mais favorable à des réacteurs dits de « 4ème génération » qui relanceraient le nucléaire pour plusieurs décennies.

Pour la première fois, un responsable socialiste, en l’occurrence une responsable, a brisé un tabou : Ségolène Royal a osé afficher un chiffre de réduction réelle de la part du nucléaire dans l’électricité française, donnant une réalité à l’affichage officiel de la « diversification ». Car, comme l’aurait dit M. de la Palice, qui visiblement n’est pas dirigeant du Parti Socialiste, qui dit diversification, dit forcément réduction significative des 78% d’électricité nucléaire ! A peine la candidate socialiste a-t-elle affiché l’objectif de 50% d’électricité nucléaire en 2020, que les calculettes socialistes se sont affolées… et les nucléocrates du PS, Christian Bataille en tête, de crier au sacrilège, car cet objectif ne pourrait être atteint que par la fermeture de nombre de réacteurs (34 selon le Réseau Sortir du Nucléaire). En effet. Et cela fait d’ailleurs quelques années que quelques-uns d’entre nous tentent de faire comprendre à nos partenaires que le grand écart entre pro-nucléaires acharnés et écologistes sera d’autant moins tenable que les centrales actuelles se font de plus en plus vieilles et que des décisions cruciales devront être prises au cours du prochain mandat présidentiel.

On prête à Mitterrand d’avoir dit qu’en politique, comme en amour, on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens. En l’occurrence, ce pourrait bien être l’inverse. Si Ségolène Royal tient bon sur cet engagement, et si en plus elle était prêt à inscrire cet objectif dans la loi, dans la loi de sortie progressive du nucléaire que nous lui proposons, non seulement elle favoriserait un accord avec ses partenaires écologistes, mais en plus elle s’inscrirait dans la logique des accords déjà passés entre Verts et Sociaux Démocrates en Allemagne et en Belgique, et, qui plus est, elle irait dans le sens de la majorité de l’opinion publique (et notamment de l’électorat de gauche) qui affirme, sondage après sondage, refuser une relance du nucléaire !

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