Publié le 22 juillet, 2013
0« Nous n’avons plus à choisir entre l’écologie et l’économie »
A l’occasion de la dernière séance du Débat national sur la transition énergétique, Denis Baupin, Ronan Dantec et Pascal Durand ont donné une conférence de presse pour donner leurs premières impressions de ce débat. Depuis plus de 8 mois, le gouvernement a lancé un grand débat national sur l’énergie à la suite de la conférence environnementale, afin de poser les bases des grandes orientations de la politique énergétique française, qui seront inscrites dans une future loi de programmation.
Ronan Dantec a introduit le point presse en rappelant l’importance et le caractère inédit d’un tel débat sur la politique énergétique en France, en comparaison avec le débat promis par François Mitterand en 1981 qui n’avait pas été engagé. Ces huit mois de débat ont démontré la volonté de tous les acteurs de l’énergie d’avancer vers un nouveau modèle, qui laisse plus de places aux énergies renouvelables et aux économies d’énergie. En cela, affirme Ronan Dantec, le Débat National a marqué une défaite intellectuelle de ceux qui ne cesse de défendre le « tout nucléaire » et le « tout fossile ».
Denis Baupin est revenu sur ces huit mois de débat, « une première historique dont il faut se féliciter », en saluant la grande implication des acteurs qui se sont montrés constructifs et ont participé aux groupes de travail. Selon Denis Baupin, tous les acteurs ; les syndicats, les producteurs d’énergies, les ONG, les collectivités territoriales, les parlementaires et enfin l’Etat ; ont intérêt à engager la France dans la transition énergétique car le débat a démontré que « nous n’avons plus à choisir entre l’écologie et l’économie ». Notre modèle énergétique est obsolète et promouvoir le tout nucléaire c’est ignorer les enjeux du XXIème siècle, selon Denis Baupin, qui rappelle que seules les énergies renouvelables sont en mesure d’assurer l’indépendance énergétique de la France. La transition énergétique permet de répondre à cet enjeux majeur, tout en répondant à l’impératif de redresser la situation de l’emploi et d’améliorer la compétitivité de notre pays. La transition énergétique représente entre 632 000 emplois à l’horizon 2030, selon le CNRS-CIRED, et 825 000 emplois, selon une étude de l’OFCE et de l’ADEME. Par ailleurs, le coût croissant du parc nucléaire français n’est plus à démontrer et investir dans les énergies renouvelables, lutter contre la précarité énergétique en engageant un vaste plan de rénovation thermique des bâtiments, promouvoir des réseaux de distribution performants, réduire les consommations énergétiques globales, c’est réduire le déficit extérieur de la France et c’est augmenter le pouvoir d’achat des ménages français. Denis Baupin, réagissant au désaccord exprimé par le syndicat du patronat (Medef), a insisté sur la participation de tous les acteurs dans les groupes de travail, pour engager toutes les parties prenantes aux conclusions de ce débat. « Les recommandations du groupe de travail sur la compétitivité que je présidais ont été adoptées à l’unanimité. Ce débat a été un travail collectif, il nous engage tous ».
Enfin, Pascal Durand, secrétaire national d’Europe Ecologie – Les Verts, s’est exprimé en félicitant les parlementaires écologistes pour leur travail et leur implication dans le débat. Selon lui, le DNTE est la démonstration de l’importance de la participation des écologistes à la majorité, qui peuvent ainsi imposer leurs préoccupations et influer sur les orientations du gouvernement. Pascal Durand a rappelé l’importance de la question énergétique pour les écologistes, « question qui est au cœur du projet de société que nous portons ». Condamnant « le conservatisme et le refus du changement » du Medef, Le DNTE a été l’occasion de poser la question cruciale : « Comment faire entrer la France dans l’Europe et dans le monde du XXIème siècle ».