Publié le 18 novembre, 2014
1Naufrage de la filière nucléaire : il faut accélérer la transition énergétique
Communiqué de presse de Denis Baupin, du 18 novembre 2014
Journée noire pour la filière nucléaire française, à rebours de l’image d’Épinal régulièrement avancée dans notre seul pays, selon laquelle l’expertise nucléaire française serait enviée dans le monde entier. Le naufrage financier d’Areva – obligée de suspendre ses perspectives financières pour 2015 et 2016 – intervient le jour même où EDF annonce un n-ième report de l’EPR, et une nouvelle explosion du coût !
Coïncidence ? Ou brusque transparence au moment où les deux entreprises s’apprêtent à changer de gouvernance ? En tout état de cause, ces deux informations éclairent d’un jour nouveau les déclarations dithyrambiques qui s’étaient multipliées à l’occasion du récent salon du Bourget. Elles interrogent aussi sur la pérennité du projet EPR Hinkley Point (Grande Bretagne) autorisé par une Commission Européenne en fin de mandat, en dérogation aux règles existantes quant aux aides d’Etat pour la production d’énergie.
Comment ne pas voir dans ces annonces la confirmation que la transition énergétique est aujourd’hui plus urgente que jamais ? La mono-culture nucléaire de la France craque de partout et met en évidence la vulnérabilité de notre pays.
Il y a urgence. L’Etat se doit de jouer son rôle de stratège industriel. Outre une adoption accélérée de la loi de transition énergétique, et la mise en perspective d’une sortie progressive du nucléaire, le gouvernement se doit de faire de nos grandes entreprises énergétiques à capitaux publics les champions de la transition énergétique. Elles ont d’ores et déjà entame leur diversification : il est urgent de l’accélérer.
Il en va de l’emploi d’aujourd’hui et de demain, il en va de notre politique industrielle, mais aussi de la souveraineté énergétique nationale et européenne.
Denis Baupin
Vice-Président de l’assemblée nationale
Ex-rapporteur de la commission d’enquête sur les coûts du nucléaire
Co-rapporteur de la loi Transition Energétique
Photo : Centrale de Bohunice par Janos Korom Dr, licence Creative Commons. Wikimédias
Avec ce nouveau retard, le coût de construction va forcément augmenter et le coût de l’électricité aussi.
Pour le projet d’EPR anglais, c’était déjà 114 euros du mégawattheure en 2013 : 11,4 c€/kWh.
http://energeia.voila.net/electri2/nucleaire_grande_bretagne.htm
Pour l’EPR français, le dernier coût de construction connu date de fin 2012. En deux ans, le montant doit déjà avoir augmenté.
Vous êtes député, demandez des précisions au gouvernement sur le coût de construction et le coût du kWh de l’EPR de Flamanville.