Publié le 24 mars, 2015
0Multiplication des incidents à Fessenheim : A quand un rappel à l’ordre d’Edf pour qu’elle respecte la réglementation et les consignes de l’ASN ?
Communiqué de presse du 24 mars 2015
Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée Nationale, vient d’interpeller la ministre de l’Écologie suite à une succession d’incidents et de dysfonctionnements à Fessenheim qui font « craindre que EDF, tout à sa volonté de laisser penser que cette centrale fonctionnerait normalement, ait pris des décisions au détriment des plus élémentaires règles de sûreté. »
Dans une question écrite adressée ce jour à Ségolène Royal, Denis Baupin rappelle que le 28 février dernier le réacteur numéro 1 de la centrale de Fessenheim a été arrêté suite à une déclaration d’incident de l’exploitant. Cette déclaration d’incident fait état d’un « défaut d’étanchéité constaté sur une tuyauterie située en aval du condenseur, dans la salle des machines (hors zone nucléaire)». Comme le révèle la lettre de suite très incisive adressée par l’Autorité de sûreté nucléaire à EDF, derrière ce vocable rassurant de l’opérateur, se cache en réalité la fuite d’ « un volume d’eau non contaminée vraisemblablement supérieur à 100 m3 » dans la salle des machines dans laquelle sont regroupés des équipements vitaux pour le bon fonctionnement de la centrale et qui impacte certains appareils électriques.
« Au-delà de cette déclaration d’évènement clairement sous-évaluée », Denis Baupin souligne que « l’Autorité de sûreté a pointé le fait que les investigations nécessaires sur les causes de cette rupture n’avaient pas été menées correctement avant le redémarrage de l’unité puisque le motif de la rupture de ces canalisations n’a pas été trouvé. Une seconde rupture de canalisation s’est d’ailleurs produite le 5 mars, alors même qu’EDF affirmait à l’ASN que ces tuyauteries ne seraient pas remises en service avant plusieurs semaines. Facteur aggravant, la lettre de suite de l’Autorité demande également des explications sur le caractère insincère de cette déclaration de l’opérateur ». L’Autorité demande en effet à l’exploitant de lui indiquer « les raisons pour lesquelles une information contraire a été donnée aux inspecteurs de l’ASN. »
Enfin, note-il, lors de ce second incident, « l’ASN a de plus constaté que les équipes de l’opérateur n’avaient pas évacué le site alors qu’une alarme retentissait, contrairement aux procédures en vigueur. »
Denis Baupin demande aujourd’hui à la Ministre de l’écologie de préciser les mesures qu’elle entend prendre afin que l’exploitant respecte scrupuleusement la règlementation et les consignes de l’ASN, dans l’attente de l’arrêt définitif, le plus proche possible, de cette installation nucléaire.
Question écrite
- Denis Baupin attire l’attention de Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur les évènements intervenus le 28 février dernier dans l’enceinte du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Fessenheim.
Ce réacteur a en effet été arrêté suite à une déclaration d’incident de l’exploitant. Cette déclaration d’incident fait état d’un « défaut d’étanchéité constaté sur une tuyauterie située en aval du condenseur, dans la salle des machines (hors zone nucléaire) ». Comme le révèle la lettre de suite de l’Autorité de sûreté nucléaire, derrière ce vocable rassurant de l’opérateur, se cache en réalité la fuite d’ « un volume d’eau non contaminée vraisemblablement supérieur à 100 m3 » dans la salle des machines dans laquelle sont regroupés des équipements vitaux pour le bon fonctionnement de la centrale.
Au-delà de cette déclaration d’évènement clairement sous-évaluée, l’Autorité de sûreté a pointé le fait que les investigations nécessaires sur les causes de cette rupture n’avaient pas été menées correctement avant le redémarrage de l’unité puisque le motif de la rupture de ces canalisations n’a pas été trouvé. Une seconde rupture de canalisation s’est d’ailleurs produite le 5 mars, alors même qu’EDF affirmait à l’ASN que ces tuyauteries ne seraient pas remises en service avant plusieurs semaines. La lettre de suite de l’Autorité demande également des explications sur le caractère insincère de cette déclaration de l’opérateur. L’Autorité demande en effet à l’exploitant de lui indiquer « les raisons pour lesquelles une information contraire a été donnée aux inspecteurs de l’ASN. »
Lors de ce second incident, l’ASN a de plus constaté que les équipes de l’opérateur n’avaient pas évacué le site alors qu’une alarme retentissait, contrairement aux procédures en vigueur. Ces faits laissent à craindre que l’opérateur, tout à sa volonté de laisser penser que cette centrale fonctionnerait normalement, ait pris des décisions au détriment des plus élémentaires règles de sûreté.
Aussi, Denis Baupin souhaiterait que Mme la Ministre puisse préciser les mesures qu’elle entend prendre afin que l’exploitant respecte scrupuleusement la règlementation et les consignes de l’ASN, dans l’attente de l’arrêt définitif, le plus proche possible, de cette installation nucléaire.
Photo : Centrale nucléaire de Fessenheim par Florival FR. Licence Creative commons. Wikimedia