L'Express : Manifestations à Paris pour protester contre les JO - Denis Baupin

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Publié le 8 août, 2008

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L’Express : Manifestations à Paris pour protester contre les JO

Un drapeau représentant les anneaux olympiques sous forme de menottes a été déployé vendredi face à l’ambassade de Chine à Paris et des fumigènes rouges ont été allumés en direction de la tour Eiffel pour protester contre la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin.
Plusieurs centaines de personnes ont pris part à deux manifestations dans le centre de la capitale française à l’appel d’organisations de défense des droits de l’homme ou de soutien à la cause tibétaine.

Sur la place du Trocadéro, des drapeaux ouïghours – minorité musulmane et turcophone qui lutte contre la tutelle chinoise – flottaient sur le parvis des droits de l’homme à côté de ceux Tibet, brandis par des réfugiés venus parfois en famille. A l’approche des Jeux, « la vie au Tibet est devenue encore plus difficile », raconte Sonam, 19 ans, réfugiée en France depuis six ans. Certains habitants de Lhassa sont assignés à résidence alors qu’ils n’ont pas l’eau courante et les communications téléphoniques passent de plus en plus mal, explique la lycéenne qui vient de passer son bac de français.
Quand elle tente de joindre sa tante qui prend soin de son petit frère, jugé trop petit pour fuir le pays par les montagnes, « des fois, c’est un Chinois qui décroche. »
En contrebas, quatre militants portant des t-shirts « Free Tibet » ont allumé des fumigènes rouges au pied des escaliers du parvis, envoyant un éphémère nuage écarlate en direction de la tour Eiffel.

« SARKO COLLABO »

« Ce qui se passe au Tibet, c’est un génocide pur et dur et personne ne réagit », déplore Nicolas, étudiant parisien. A ses yeux, la cérémonie d’ouverture, « c’est une provocation ».
En fin de matinée, l’organisation Reporters sans frontières (RSF), qui appelait à des rassemblements dans une dizaine de capitales occidentales, a finalement obtenu d’un tribunal le droit de manifester aux abords de l’ambassade de Chine.

L’avenue George V, proche des Champs-Elysées, a cependant des allures de camp retranché. Des camions anti-émeute CRS barrent l’artère ombragée, sous les yeux des clients des hôtels de luxe. Du restaurant Fouquet’s, ou Nicolas Sarkozy avait fêté sa victoire à la présidentielle en mai 2007, à la rue de Trémoille, qui donne sur l’ambassade, 200 à 300 personnes, selon les organisateurs, ont défilé au cri de « Hu Jintao assassin, Sarko collabo », ou « Jeux de Pékin, jeux de la honte ».
Comme lors du passage de la flamme olympique à Paris, un militant a escaladé à mains nues l’un des immeubles pour déployer le grand drapeau noir symbole de l’organisation portant cinq grandes menottes blanches. A 14h08, quand démarre la cérémonie dans le stade olympique de Pékin, les manifestants s’allongent sur les pavés et observent une minute de silence pour réclamer la liberté en Chine et au Tibet.

Seuls politiques à faire le déplacement, plusieurs élus Verts sont venus avec leur écharpe tricolore.
Denis Baupin, adjoint écologiste au maire de Paris, déplore le parcours d’obstacles judiciaires qu’il a fallu franchir pour avoir le droit de manifester et s’en prend au président français qui s’est rendu en Chine pour la cérémonie. « On ne peut pas il y a quelques jours célébrer Soljenitsyne en disant qu’il a eu le courage dans le silence global d’oser dire ce qui se passait en Union soviétique et quelques jours plus tard être aux côtés de Hu Jintao », le président chinois, estime-t-il.

Avec Reuters

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