Publié le 4 septembre, 2009
0Le premier radar pédagogique sera rue Lecourbe
Il y en a déjà tout autour du périphérique, du Val-de-Marne aux Hauts-de-Seine. Mais à Paris, ce sera le premier du genre. A partir du 10 octobre, la rue Lecourbe (XV e ) sera équipée d’un indicateur de vitesse, aussi appelé radar pédagogique. Situé entre la rue de la Croix-Ni vert et la rue Vasco-de-Gama, l’instrument permettra aux automobilistes et aux motards de savoir à qulle vitesse ils roulent lorsqu’ils s’en approchent. Le radar sera d’abord instaUé pendant une dizaine de jours (dans le cadre de la campagne pour la sécurité routière). La mairie du XV e souhaite l’implanter définitivement d’ici à la fin de l’année.
Aucune verbalisation
Ce radar « pédagogique» doit son appellation à son caractère purement préventif. Fixé sur un lampadaire, l’indicateur ne sera accompagné d’aucune verbalisation. « Il s’agit de faire ralentir les automobilistes d’eux-mêmes, explique-t-on au cabinet de Philippe Goujon (maire UMP du XV e ). Lorsqu’on a fait un test, mi-juillet, pendant une heure, seuls deux véhicules ont dépassé la vitesse autorisée. » Selon la mairie du XV e , le radar, qui enregistrera toutes les vitesses détectées, devrait aussi permettre d’envisager de nouveaux aménagements de voirie au cas où des allures trop rapides seraient relevées. Si c’est la rue Lecourbe qui a été choisie pour abriter le nouvel équipement, c’est parce qu’elle ne contient aucun feu sur environ 400 m. « Les véhicules ont tendance à accélérer, surtout le soir », constate-t-on au cabinet de Goujon. Pour éviter de favoriser les concours de vitesse que ces radars occasionnent dans d’autres communes (certains se servent du radar comme d’un étalon pour mesurer leurs performances), l’indicateur sera bloqué à 65 ou 70 km/ho Après l’expérience d’octobre, la mairie du XV e voudrait multiplier.
les radars pédagogiques (d’un montant d’environ 4 000 €:) dans l’arrondissement. « Le premier sera sans doute rue Lecourbe, précise+ on. Ensuite, on pourrait en disposer d’autres sur les grands axes (rue de la Convention, rue de Vaugirard …) et près des écoles. »
Du côté de l’Hôtel de Ville (qui devra donner son accord), on assure qu’on ne s’opposera pas à l’initiative du XV e , mais qu’un bilan sera nécessaire après le test de cet automne. Pour l’instant, il n’existe aucune étude au niveau national sur l’efficacité des radars. La Ville laisse par ailleurs entendre qu’elle ne souhaite pas la prolifération de cet instrument dans les rues de la capitale et souligne les potentiels problèmes d’entretien. Bref, pour s’implanter sur le bitume parisien, le radar de la rue Lecourbe devra convamcre.
Catherine Balle
« Un outil très utile»
DENIS BAUPIN, adjoint aux transports à la mairie de Paris entre 2001 et 2008
«Ce type de panneaux permet aux automobilistes et aux conducteurs de deux-roues de prendre conscience de leur vitesse et de les responsabiliser. C’est un outil pédagogique extrêmement utile, sans être répressif. Car le principal facteur accidentogène dans la ville, c’est la vitesse. Je serais favorable à l’installation d’indicateurs de vitesse sur les Champs-Elysées, les voies sur berges ou d’autres grands axes. »
« Un peu un gadget»
KIKI LAMBERT, présidente du Mouvement de défense de la bicyclette
«Pour que les automobilistes roulent moins vite, on peut refaire le plan de circulation, instaurer un stationnement en quinconce … Ces radars, c’est un peu un gadget. Et quand il Y a trop de signalisation sur la voie publique, l’information est diluée: un automobiliste ne peut pas regarder cinq panneaux en même temps. Cela dit, il est évident que la réduction de la vitesse permet de réduire la gravité des accidents. »