Publié le 8 juillet, 2008
0Le Parisien : tours : « de l’architecture bling bling »
Les Verts sont les seuls à s’opposer aux tours. Ne vous sentez-vous pas isolés ?
Denis Baupin. Isolés ? Nous sommes surtout les seuls à représenter les 63 % de Parisiens défavorables aux immeubles de grande hauteur ! (NDLR : selon une consultation organisée en 2004 par la mairie de Paris) .
Les tours ne sont-elles pas utiles pour résoudre la crise du logement ?
Si le projet consiste à construire quelques immeubles d’habitation de 50 m, nous l’accepterons. Mais lorsque Delanoë affirme résoudre ainsi le problème de saturation de Paris, c’est faux. La densité d’un quartier de tours est inférieure à l’urbanisme haussmannien car il faut laisser de l’espace autour des tours.
Avec ces projets, Paris perdrait son image de ville-musée…
Bien sûr qu’il faut faire évoluer la ville ! Mais dans le sens d’une métropole post-pétrole : en piétonnisant les voies sur berges, en aménageant le périphérique, en multipliant les espaces verts. Les tours n’ont rien d’écologique : elles consomment au minimum 150 kW/m2 par an, trois fois plus que ne le préconise le plan Climat !
Mais des tours innovantes participeraient au rayonnement de Paris, non ?
Vélib’ a bien plus profité au rayonnement de Paris. C’est davantage dans sa capacité à répondre à la crise écologique que Paris s’inscrira dans la modernité. Quel est l’enjeu de ces tours ? Se lancer dans la course à l’architecture tape à l’oeil ? Parce que Sarkozy construit des tours à La Défense, Delanoë en veut à Paris ? C’est de l’architecture bling-bling. On a déjà une tour qui participe au rayonnement de la ville : la tour Eiffel. Pas besoin d’une autre.