Publié le 8 juin, 2009
0Le Parisien : Paris – le raz de marée vert
Avec plus de 27 % des voix, les écologistes parisiens font un tabac dans la capitale. Les socialistes plafonnent à 14 %. L’UMP frôle les 30 % et le MoDem ne dépasse pas 8 %.
«On est sur un nuage. » Il est 23 heures à l’hôtel de ville de Paris et Fabienne Giboudeaux, élue des Verts et adjointe au maire de Paris en charge des espaces verts, n’en revient pas : à Paris, la liste écologiste de Daniel Cohn-Bendit totalise 27 % des voix, selon des résultats non définitifs. Près de 13 points de plus que le Parti socialiste, qui recule drastiquement dans le fief parisien de Bertrand Delanoë, passant de 27 % en 2004 à 14 % cette fois-ci.
L’UMP se maintient autour de 30 %, mais ne parvient pas à distancer la gauche. Le MoDem patine à 8 %. Les communistes avec le Front de gauche tirent leur épingle du jeu en dépassant les 5 %. Fidèles à la tradition, les Parisiens ont voté davantage que le reste de la France : la participation atteignait presque hier soir les 50 %, alors que la moyenne nationale échoue à 40,5 %.
Dans les couloirs de la mairie de Paris, c’est la soupe à la grimace, même si en additionnant les scores des verts du PS, la gauche reste largement en tête dans la capitale. Bertrand Delanoë, attendu toute la soirée, ne fera qu’une brève déclaration à minuit. « Un grand nombre des électeurs qui s’étaient reconnus dans le projet que j’ai porté il y a quinze mois a voté pour la liste de Daniel Cohn-Bendit, analyse le maire de Paris. Ce scrutin est un signal d’alarme qui s’adresse à l’ensemble des socialistes. »
« C’est le D-Day de l’écologie politique ! »
Incontestablement, les grands vainqueurs de la soirée sont les écologistes. Ecrasés par la machine Delanoë aux dernières municipales, ils relèvent la tête grâce à l’effet Cohn-Bendit. Les écolos sont ainsi en tête de la gauche dans tous les arrondissements, avec des pointes sidérantes dans le III e (36,7 %), le X e (36,3 %), le II e (34,6 %) ou le XI e (34,8 %), soit plus du double des voix socialistes. « Il y a eu une forte abstention chez nous, et peut-être un vote sanction au profit des Verts », analyse Jean-Pierre Caffet, président du groupe PS au Conseil de Paris.
« C’est le D-Day de l’écologie politique ! » s’enthousiasme Denis Baupin, adjoint au maire (Verts) en charge du développement durable. « C’est un signe que les électeurs accordent de l’importance à la question écologique. Nous ferons donc en sorte qu’il y ait une politique encore plus significative en matière de développement durable à Paris. » Dès ce matin au Conseil de Paris, les Verts ont l’intention de pousser leur avantage : « Ça ne change rien au rapport de force, on ne sera toujours que 9 élus, commente Sylvain Garel, président du groupe Verts au conseil. Mais maintenant, quand on demandera moins de tours, moins de vidéosurveillance, on nous écoutera peut-être davantage. »