Le Parisien : Les Bellevillois veulent « s’accaparer» leur relais de poste
Ce n’est pas une réquisition, mais une tentative de rendre au quartier un lieu historique. Samedi matin, le collectif bellevillois Sauvegarde et Avenir de l’ancien relais de poste 
organisait une manifestation devant l’immeuble situé à l’angle du boulevard de Belleville et de la rue Ramponneau. Un bâtiment de 900 m 2 construit au XVIII e , où les voyageurs laissaient autrefois reposer leurs chevaux. La Ville l’a racheté il y a dix ans, sans jamais l’entretenir et a tenté de le céder au privé en 2007. « Le lieu est devenu symbolique, explique Justine Plessier, membre du collectif. Il est en péril, donc on voudrait que la mairie . l’entretienne. Surtout, on souhaiterait qu’il soit utilisé pour répondre aux besoins du quartier. »
Sur ces « besoins », le collectif émet plusieurs hypothèses. Le bâtiment pourrait devenir un café culturel pour les enfants, un restaurant associatif avec les femmes du quartier, un espace d’enregistrement musical… « Dans tous les cas, il faut que la mairie tielme compte de la spécificité du quartier », souligne Agnès Bellart, du collectif bellevillois. Pour éviter que le projet ne soit « imposé par en haut », l’association a donc fait signer une pétition aux passants, qui a déjà récolté près de 300 signatures en deux jours. Parmi les signataires, beaucoup ignoraient que le lieu appartenait à la Ville. « Je pensais que c’était un bâtiment privé, raconte Eliane, 47 ans. C’est scandaleux que la Ville le laisse à l’abandon. »
Samedi, plusieurs élus verts de l’arrondissement étaient venus apporter leur soutien à la pétition. Parmi eux, Fabienne Giboudeaux, adjointe de Bertrand Delanoë, en charge des espaces verts, Laurent Boudereaux, adjoint à la maire du XX e , en charge de la politique de la ville et Denis Baupin, adjoint de Bertrand Delanoë, en charge du développement durable, de l’environnement et du plan climat. Tous ont répété leur volonté « d’associer les habitants }) au futur projet.
Le collectif bellevillois fera à nouveau entendre sa voix, jeudi, lors de l’inauguration par Bertrand Delanoë de la piscine Denoyez, à quelques mètres de l’ancien relais de poste. « Il faut qu’on s’accapare ce bâtiment », sourit fièrement Aminata, membre de l’association.
Catherine Balle
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