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Publié le 4 mai, 2007

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Le nucléaire en débat

Indéniablement, après des décennies pendant lesquelles le sujet constituait un tabou, un interdit du débat politique, tant le consensus des "décideurs" était une condition sine qua non de la pérénité de cette technologie, tant elle résiste peu à l'examen critique, ce débat constitue une avancée majeure.

Notre enthousiasme, reconnaissons-le, ne peut qu'être immédiatement douché par le niveau du débat. Il a mis en évidence la méconnaissance du sujet de la part des deux protagonistes qui ont accumulé les erreurs factuelles… particulièrement le ministre sortant (et ex-délégué interministériel à ces questions à l’époque de l’accident de Tchernobyl) ! Précisons-le, donc : l'EPR est bien référencé comme "de 3ème Génération" (et non de 4ème comme l'a affirmé Sarkozy), le nucléaire représente 78% de la production électrique française (et non 50% selon Sarkozy) et 18% de l'énergie (et non de l'électricité selon Mme Royal)… ce qui relativise beaucoup sa capacité à réduire nos émissions de gaz à effet de serre, comme voulait le souligner Ségolène Royal.

Ce débat aura donc paradoxalement permis de souligner que la "dépolitisation" profonde de la question nucléaire – tant les nucléocrates ont fait obstacle à la transparence et pratiqué le matraquage idéologique intense – se traduit par une incapacité des principaux décideurs (ceux qui candidatent à la magistrature suprême !) à en appréhender les données de base. Il est plus que temps que les politiques se réapproprient cette question majeure et ne lâchent plus la bride aux seuls « experts » !

Malgré tout, ce débat fera d'autant plus date qu'il a mis en évidence un clivage entre les deux candidats sur ce sujet, ce qui n’était plus intervenu depuis au moins 30 ans. Certes Ségolène Royal, à la différence des Verts et des sociaux-démocrates en Belgique et en Allemagne, est loin de prendre position en faveur d'une sortie progressive du nucléaire. Mais elle a renouvelé son engagement de stopper l'EPR. Même si cette position correspond à l'attente des français (seul 39% des français souhaitent une relance du nucléaire : sondage BVA / Agir pour l'Environnement), c'est une prise de position courageuse quand on connaît le poids du lobby nucléaire au PS et dans ses partis partenaires. Et c’est la condition indispensable à ce qu’un véritable débat s’ouvre sur la politique énergétique et la lutte contre le dérèglement climatique.

Une raison supplémentaire de voter Ségolène Royal dimanche.

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