Publié le 22 avril, 2009
0Le Monde : Les crèches parisiennes écartent le bisphénol A
La Ville de Paris a pris la décision de ne plus acheter de biberons avec du bisphénol A (BPA) pour ses crèches – qui en utilisent 35 000. « Nous avons pris la décision de n’acheter que des biberons sans BPA, au nom du principe de précaution », a indiqué au Monde Jean-Marie Le Guen, député PS et adjoint à la santé de la Mairie de Paris. « Nous ne voulons pas prendre de risques », renchérit Denis Baupin, adjoint au maire de Paris chargé de l’environnement.
Le bisphénol A est une substance chimique utilisée pour la composition de certaines matières plastiques – le polycarbonate pour les biberons, le polyépoxy dans les boîtes de conserves, cannettes, etc. « 72 boîtes de conserve ont été étudiées au Canada, toutes étaient contaminées au bisphénol A », assure André Cicolella, porte-parole du Réseau environnement santé (RES).
Le RES a récemment demandé l’interdiction du BPA dans les plastiques alimentaires. Il estime qu’il « n’y a aucun doute sur la dangerosité de la substance, particulièrement pour les nouveau-nés, en raison de son caractère de perturbateur endocrinien ». Selon M. Cicolella, « le BPA est suspecté dans les grands problèmes de santé : cancer, diabète, obésité, atteinte de la reproduction… Les dernières données du BPA sur les neuroblastomes, qui sont parmi les cancers pédiatriques les plus fréquents, vont dans ce sens ».
Fin mars, la ministre de la santé Roselyne Bachelot avait pourtant déclaré que des études fiables prouvaient l’innocuité des biberons fabriqués avec du BPA. La ministre se fondait sur l’avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) publié fin 2008.
Ana Soto et Carlos Sonnenschein, professeurs à la faculté de médecine de l’université Tufts, à Boston, et spécialistes de cette question, seront reçus, mardi 28 avril, avec des membres du RES, par des députés, dont Jean-Marie le Guen et des députés de l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé.
Pascale Santi