Publié le 23 novembre, 2009
0La Ville veut devenir plus écolo
Lundi 23 Novembre 2009
A Paris, on n’a pas de pétrole mais on a des idées, surtout en matière de développement durable. A quelques jours de la conférence internationale de Copenhague sur le réchauffement climatique, Bertrand Delanoë a décidé d’annoncer de nouvelles mesures pour faire de Paris une ville leader en matière de défense de l’environnement. Dès l’automne 2007, la mairie a adopté un plan climat pour réduire de 25 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. Plusieurs mesures ont déjà été lancées, telles les diagnostics énergétiques des 3000 bâtiments municipaux, la rénovation des vieux logements sociaux (4400 l’ont déjà été cette année) …
Aujourd’hui, la mairie souhaite passer à la vitesse supérieure. Il s’agit d’accentuer la baisse des émissions de C02 et de préparer la Ville au réchauffement.
Marie-Anne Gairaud
Utiliser les eaux et boues pour chauffer les immeubles
Avec ses 200000 m² de panneaux photovoltaïques d’ici à cinq ans, Paris souhaite exploiter l’énergie solaire. Mais le temps étant souvent couvert, la capitale va aussi explorer d’autres pistes d’énergies renouvelables: à côté de mini éoliennes et de la géothermie, Paris souhaite ainsi exploiter la chaleur de l’eau des égouts. Une étude est en cours pour utiliser ce système afin de chauffer les Halles ainsi que la piscine de la Grange-aux-Belles.
Autre piste: les boues issues du traitement des eaux usées. La Seine- Saint-Denis travaille déjà sur un projet. Les boues sont acheminées vers un centre de méthanisation pour être transformées en chauffage ou en compost. « La création d’une société d’économie mixte Energie permettra à la Ville d’encourager ces initiatives », espère Denis Baupin, adjoint au maire chargé de développement durable.
Transformer Paris en « ville fraîche»
Le réchauffement climatique ne menace pas seulement les glaciers de l’Antarctique. « Lors de l’épisode caniculaire de 2003, la nuit, la température à Paris était de 9°oC supérieure à celle de l’Essonne (91).
La capitale concentre plus la chaleur », observe Denis Baupin. La mairie est donc en train de lister les solutions pour « rafraîchir» les rues: aménagement de 30 ha verts supplémentaires, végétalisation des toits, utilisation de revêtements pour les rues et les toits moins sombres (sinon, ils concentrent la chaleur), préservation des couloirs de vent comme celui repéré avenue de France (XIIIe).
Eclairage public moins gourmand
62200 candélabres, 304 sites d’illuminations, 143800 lampes et 8500 matériels de signalisation: en pleine nuit, la consommation électrique de Paris est énorme.
Dès aujourd’hui, une délibération va donc être votée afin que le prochain opérateur chargé de cet éclairage soit plus économe. Objectif affiché: réduire d’ici à 2020 la consommation annuelle de 153 GWh à 107 GWh, soit 46 GWh d’économie, l’équivalent de la consommation annuelle de 15000 ménages.
Coup de pouce aux copropriétés
Pour inciter les immeubles du parc privé à engager un diagnostic thermique, la Ville proposait de financer à hauteur de 70 % cette opération. Aujourd’hui? Elle va plus loin. Dans le XIlIe, elle prend intégralement en charge le coût des diagnostics de 280 immeubles. La mairie va renouveler ces opérations programmées d’amélioration thermique des bâtiments dès l’an prochain dans le quartier République (XIe).