Publié le 24 avril, 2007
0La tentation hégémonique (le retour) !
Que nous ayons nous, écologistes, à tirer des enseignements d'un scrutin qui a montré que, au niveau présidentiel, les électeurs n'ont pas estimé "utile" le bulletin de vote Vert, cela ne fait aucun doute. Que d'autres, en l'occurrence nos partenaires socialistes, se laissent aller à ressortir un vieux fantasme, celui "d'éradiquer" les Verts, montre que les vieux démons ont la peau dure.
Que ce soit Charzat qui déclare, dans le Parisien de ce jour, qu'il rêve d'"en finir avec le baiser mortel avec les Verts" peut faire sourire. Son sectarisme est légendaire, et il incarne si peu l'avenir du PS qu'il est le seul député sortant souhaitant sa réélection qui n'ait pas été réinvesti.
Pour autant, ce type de déclaration est révélateur d'un réflexe beaucoup plus profond : plus qu'éradiquer une formation politique dérangeante, qui impose des compromis, qui prend des places, qui contrecarre la vieille tentation hégémonique du PS, il démontre à quel point les vieux barons socialistes sont dans l'incapacité d'intégrer la pensée écologiste à leurs vieux logiciels de pensée. Cela en dit long sur leur capacité demain à prendre en compte l’urgence environnementale dans les politiques publiques. Qu'il serait bon de pouvoir de nouveau bétonner à tout va et rouler en Velsatis, sans ces empêcheurs de polluer en rond !
Les électeurs et électrices écologistes qui, le 22 avril, ont sincèrement pensé qu'il fallait voter utile au premier tour doivent se sentir doublement bernés : non seulement, ils auraient pu voter pour leurs idées sans empêcher Ségolène Royal d'être au second tour, mais en plus leur vote se retrouve aujourd'hui instrumentalisé par le parti de cette candidate, contre leurs propres convictions !
Gageons qu'ils sauront d'autant mieux s'en souvenir lors des prochains rendez-vous électoraux qu'ils auront l'occasion, tant aux législatives qu'aux municipales, de voter utile tout en votant pour leurs convictions pour obtenir un groupe parlementaire Vert et des élus Verts en responsabilité dans les municipalités.
Quant au Parti Socialiste, peut-être finira-t-il par se rendre compte qu'à force de vouloir éradiquer toute autre force politique à gauche un peu novatrice, il se prive de toute dynamique victorieuse et se retrouve contraint, pour constituer une majorité, à aller chercher l'UDF !