Publié le 21 octobre, 2015
0Hinkley Point – EDF se trompe de priorité : son rôle est d’investir dans les énergies d’avenir pas dans celles du siècle dernier
Communiqué de presse de Denis Baupin du 21 octobre 2015
EDF a annoncé ce jour un accord de principe sur le projet pharaonique de construction de 2 EPR à Hinkley Point, pour un coût total de 34 milliards d’euros.
L’accord final d’investissement n’est pas encore scellé. Pour Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée Nationale, il est encore temps que EDF renonce à s’endetter pour des décennies pour un tel projet qui tourne le dos à la transition énergétique. « Le rôle du champion national de production d’électricité français, c’est de mettre en œuvre la loi d’orientation adoptée, pas de s’enferrer dans des projets conçus au 20ème siècle. La priorité ce sont les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie. L’argent que l’on mettra à Hinkley Point, c’est autant de moins pour nos territoires. »
Ce projet est une mauvaise affaire pour le contribuable britannique et pour le contribuable français.
Pour reprendre les termes du secrétaire d’Etat à l’Energie de Mme Thatcher, ce contrat est « le pire deal jamais conclu par l’Etat britannique ». Le prix d’achat, garanti pour 35 ans, de l’électricité produite par ces EPR revient à doubler le prix actuel de l’électricité britannique, et il est 30% plus élevé que l’électricité renouvelable. « Par ailleurs, pourquoi acheter le vieux modèle EPR du 20ème siècle, à prix d’or, et qui ne marche nulle part, alors même que la France y renonce, puisqu’EDF et AREVA travaillent déjà à un EPR nouveau modèle ? »
Mais ce projet est aussi une mauvaise affaire pour les contribuables français. « Même les agences de notation, qui visiblement ne croient pas à l’avenir de l’EPR, annoncent qu’elles dégraderont EDF si le contrat est signé ». En conséquence le coût de l’argent ne pourra que croître pour l’entreprise, alors même qu’elle doit déjà faire face à un mur d’investissement pour le parc national et son développement dans les énergies renouvelables.
Enfin, pour Denis Baupin, « Alors que l’on nous a vanté le mythe de l’indépendance nationale grâce au nucléaire, cet accord atteste de la dépendance croissante du nucléaire français et britannique aux chinois dont le seul but est de devenir incontournables sur le continent européen ».
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