France 3 : autolib' - Denis Baupin

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Publié le 9 septembre, 2009

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France 3 : autolib’

Le 19/20 – Paris du Lundi 7 septembre a fait le point sur le projet Autolib occasion pour Denis Baupin de dire à nouveau en quoi ce projet contredit la necessaire diminution de l’usage de l’automobile.

pour voir le reportage :

http://jt.france3.fr/regions/popup.php?id=b92a_1214part1

et ci dessous le script :

FRANCE 3 13ILE DE FRANCE 12/13 EDITION PARIS ILE-DE-FRANCE – Le 07/09/2009 –

LAURA MASSIS Transport toujours, on poursuit avec l’actualité parisienne. La voiture en libre service. Alors, où en est le projet? On fait tout de suite le point avec vous Alexandra et votre invité.

ALEXANDRA Oui pendant deux ans en fait, le projet est resté, on peut dire, presque à l’arrêt mais il est aujourd’hui relancé avec c et été le feu vert du Préfet de Paris, pour la création d’un certificat mixte qui tout simplement permet à Paris et à vingt communes limitrophes qui ont adhéré au projet, eh bien de travailler à la conception de ce réseau de véhicules électriques. On va en parler avec notre invitée, Annick LE PETIT, vous l’avez présentée avec son gilet « transport à la Mairie de Paris ». Juste après ce reportage réalisé avec Emmanuelle HUNZINGER.

EMMANURLE HUNVNGER : Fort du succès de Vélib, le prochain coup de pédales de la Mairie à Paris: l’auto en libre service. Une promesse de campagne de Bertrand DELANOË, de plus en plus crédible. Regroupées en syndicat, Paris et vingt communes de la proche couronne travaillent à la mise en place de ce réseau. 1.400 stations dont 700 dans la capitale, trois à quatre mille véhicules électriques sur la base d’un abonnement mensuel estimé entre 15 et 20 euros; de la location en libre service qui permet de prendre une voiture à une borne et de la laisser à une autre. Calqué sur le principe du Vélib, le projet fait encore beaucoup de sceptiques.

CHRISTIAN GERONDEAU, TRANSPORT ET ENVIRONNEMENT AUTOMOBILE CLUB ILE DE FRANCE

Moi je n’y crois pas du tout, pour des raisons de bon sens. Des raisons pratiques. Quand on prend le Vélib, c’est-à-dire le vélo, vous supprimez deux places de stationnement et vous mettez une quinzaine de vélos. Mais pour les voitures? Pour mettre quinze voitures il faudrait supprimer quinze places de stationnement. Où est-ce qu’on les trouveraient? Et puis il n’y a pas que cela. Les Parisiens savent bien que, assez souvent on voit des camions qui passent avec une quarantaine de Vélib parce qu’il faut les transporter d’un point à un autre de la capitale. Vous imaginez des camions avec quarante voitures!

EMMANUELLE HUNVNGER Très sceptiques aussi les élus Verts à la Mairie de Paris. Ils dénoncent le coût écologique d’Auto-Iib’: même l’idée d’un parc auto 100% électrique ne les a pas convaincus. Ils ont obtenu qu’une enquête d’études environnementales soit menée.

DENIS BAUPIN. ADJOINT AU MAIRE DE PARIS. DEVELOPPEMENT DURABLE

Avec l’auto Auto-lib’, ce que nous craignons c’est que ce véhicule redevienne en quelque sorte le mode de déplacement de référence. Et donc que des gens qui aujourd’hui utilisent les transports collectifs, utilisent Vélib, soient incités à utiliser tous les jours cette voiture parce qu’une fois qu’ils auront payé l’abonnement, évidemment ils seront incités à l’utiliser. Et donc c’est la différence de philosophie que nous avons entre une voiture partagée – usage quotidien, que serait Auto-Lib’ et voiture partagée – usage exceptionnel, qui est l’auto-partage.

EMMANUELLEHUN~NGER L’auto-partage existe depuis plusieurs années à Paris, un concept de location de courte durée; voiture réservée, prise et remise au même endroit. Pas de véhicule propre, mais le système a les faveurs des écologistes. A Lyon, Auto-Lib’ existe déjà, il a été lancé sur ce principe et mené à une échelle très réduite. Pour la version parisienne, il faudra encore être patient. Fin 2010, mi- 2011. Déjà le cahier des charges du projet doit être défini dans les prochaines semaines.

LAURA MASSIS vous êtes donc chargée des transports à la Mairie de Paris, alors vous avez été confrontée à des difficultés juridiques. Là, maintenant, avec la création d’un syndicat mixte, est-ce que ça veut dire que Auto-Lib’ est une réalité à Paris?

ANNICK LE PETIT Oui, bien évidemment. D’abord nous croyons beaucoup en ce projet, je tiens tout de suite à dire que Auto-Lib’ ce sera un service public et qu’il viendra en complémentarité des autres modes de déplacement qui existent déjà. Il n’y a pas de concurrence. Et à la différence d’Auto-partage, ce sera une voiture électrique, donc propre, qui n’aura aucune émission de C02. Et puis en trace directe, c’est-à-dire qu’on pourra la prendre à un endroit et la laisser à un autre.

LAURA MASSIS Alors beaucoup de sceptiques pourtant à ce projet. Vous entendez leurs critiques?

ANNICK LE PETIT Oui bien évidemment, je les entends depuis quelques temps. On en discute d’ailleurs, parce que l’intérêt aussi d’élaborer un projet comme celui-là, qui est très novateur, c’est justement de pouvoir discuter avec tous les autres.

D’abord c’est un projet que nous portons à l’échelle de l’agglomération parisienne puisqu’il y a une quarantaine de communes qui sont très intéressées. Vingt-deux ont déjà délibéré, ce qui va nous permettre de créer ce syndicat pour tout de suite pouvoir lancer l’appel d’offres qui sera une délégation de services publics. Et donc nous sommes en train de finaliser la rédaction du cahier des charges et je pense que nous aurons un certain nombre de candidats qui répondront.

LAURA MASSIS Alors, vous ne craignez pas d’inciter un petit peu les Parisiens et les autres, à prendre leur voiture? C’est un petit peu la critique des Verts; faire venir encore plus d’automobilistes, ceux qui peut-être n’utilisaient pas leur voiture, finalement être incités à en prendre une.

ANNICK LE PETIT Mais la question de la voiture c’est quand même avant tout une question de pollution. Donc à partir du moment où ce sont des voitures propres, on polluera moins. Deuxièmement, quelqu’un qui a une voiture mais qui a du mal à s’en servir parce que, trouver une place, parce qu’une fois qu’il a un parking et puis qui a un coût énorme, une voiture par mois ça a un coût extrêmement fort sur le budget familial. Auto-Lib’ ça sera moins cher, et en plus vous pourrez prendre la voiture en fonction des besoins, en fonction des parcours que vous ferez.

LAURA MASSIS quelles sont les failles de ce système?

ANNICK LE PETIT Eh bien pour le moment justement, on essaie de combler toutes les failles …

LAURA MASSIS Et s’il devait y en avoir?

ANNICK LE PETIT S’il devait y en avoir? Eh bien écoutez, l’idée de ce que dit l’Automobile Club, le fait qu’on pourrait voir des camions qui circuleraient pour réapprovisionner les stations, est une idée fausse. Autant ça fonctionne pour Vélib, pour la bonne raison que lorsqu’il y a une pente assez raide, eh bien tout le monde ne la parcourt pas et il est évident que la régulation des stations de Vélib pose un problème dès lors que vous êtes en montée. Et on voit bien, dans le centre de Paris, souvent les stations sont pleines alors qu’à la périphérie, elles sont vides. Et donc c’est pour ça qu’on a besoin de faire de l’autorégulation. On n’aura pas le même problème avec une voiture dans la mesure où qu’il y ait pente ou pas, vous allez quand même vous rendre à la place qui vous est destinée. Donc cet argument-là de réguler justement les stations, je pense que plus lemaillage sera fort.plus il y aura de stations. et plus les voitures s’autoréguleront elles-mêmes. Donc c’est à cela que nous sommes en train de travailler.

LAURA MASSIS Mais où, à Paris?

ANNICK LE PETIT Eh bien à Paris, nous allons faire à peu près sept cents stations, donc principalement en voirie mais aussi en parkings ….

LAURA MASSIS On manque déjà de places à Paris. Pour stationner c’est déjà un enfer pour les Parisiens.

ANNICK LE PETIT Mais non. Je vais vous dire une chose. Quand vous regardez les parkings, vous en avez pleins qui ne sont pas remplis. Donc le fait qu’on manque de places, je pense que c’est une question d’habitude et d’utilisation de la voiture. Mais ce qui est vrai aussi, c’est que des personnes qui sont de plus en plus nombreuses, qui hésitent à acheter une voiture ou à revendre leur vieille voiture parce que, encore une fois, c’est un coût important de l’ordre de 400 ou 500 euros par mois, eh bien n’hésiteront plus s’ils peuvent à un moment de la semaine ou du mois, parce qu’ils ont besoin d’utiliser une voiture, se servir d’Auto-Lib’ parce qu’ils n’auront pas justement ce problème de stationnement.

LAURA MASSIS La date opérationnelle, fin 2010, c’est possible?

ANNICK LE PETIT Nous espérons fin 2010 mais à partir du moment où nous allons lancer l’appel d’offres avant la fin de cette année-là, eh bien, bien sûr, nous attendrons les candidatures.

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