Fermeture de Fessenheim : Il est temps d’affirmer l’autorité du « gendarme du nucléaire »

Communiqué de presse du 15 septembre 2013

 

En appelant aujourd’hui EDF à se mettre enfin en conformité avec le calendrier compatible avec les décisions gouvernementales concernant Fessenheim, Pierre Franck Chevet,Président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, est pleinement dans son rôle. Et il est salutaire qu’il mette publiquement les pieds dans le plat.

La main sur le cœur, tous les défenseurs du nucléaire – président d’EDF en tête – assurent que la Sûreté ne peut être une variable d’ajustement, et que l’ASN en est le garant. C’est le moment de prouver leur bonne foi !

L’incapacité de l’ASN à faire appliquer ses décisions est en effet l’une des principales faiblesses de sa crédibilité. Ses mises en demeure s’accumulent sans suite, les incidents se multiplient, on attend toujours un début de mise en oeuvre des 1000 recommandations issues des évaluations complémentaires de sûreté, etc. Il est temps que le pouvoir politique réaffirme l’autorité du gendarme sur les exploitants (EDF, AREVA, CEA), en renforçant ses moyens, notamment de sanctions, par exemple avec un dispositif d’astreintes financières pour les acteurs non coopératifs, dispositif réclamé depuis de nombreux mois par l’ASN.

Le cas de Fessenheim est d’autant plus emblématique que le 30 mai dernier, lors de la séance que j’avais organisée à l’Assemblée Nationale consacrée à la sûreté nucléaire, le directeur de l’IRSN avait confirmé que le risque sismique avait été sous évalué au moment de sa construction. Cet aveu public – pour la première fois dans l’histoire de la centrale – a été confirmée par l’étude SHARE qui met en évidence que les risques sismiques sont bien plus importants qu’on l’a longtemps imaginé !

Tous ces éléments plaident pour une fermeture au plus vite de Fessenheim. Il revient au gouvernement, actionnaire ultra majoritaire d’EDF, d’appuyer l’ASN et de faire appliquer par l’entreprise les règles qu’elle s’est elle même engage à respecter.

Denis Baupin
Vice Président de l’Assemblée Nationale