Publié le 21 octobre, 2011
0Eva Joly au Japon: pas d’accord avec le PS sans sortie du nucléaire
TOKYO, 20 oct 2011 (AFP) – Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle, a affirmé jeudi à Tokyo qu’il n’y aura pas d’accord de gouvernement avec le PS s’il n’y a pas d’engagement sur la sortie du nucléaire, qui représente « le point dur » des discussions en vue de 2012.
« Je suis la seule candidate (à la présidentielle) qui veut la sortie du nucléaire en France », a déclaré Mme Joly lors d’une conférence de presse, en rappelant qu’elle souhaitait qu’il n’y ait plus de centrale nucléaire sur le territoire français d’ici 20 ans.
Pierre Moscovici, proche du candidat du Parti Socialiste François Hollande, a déclaré jeudi sur la radio française RMC que le PS n’accepterait « aucun diktat des Verts » et que leur position sur la sortie du nucléaire « n’était pas réaliste ».
Interrogée à ce sujet, Mme Joly a déclaré: « Ma réponse est très simple: il n’y aura pas d’accord de gouvernement si nous ne sommes pas d’accord sur le fait qu’il faut sortir du nucléaire. Et comme il n’y a pas de victoire de la gauche sans les écologistes, cela pose problème ».
La candidate des Verts avait notamment affirmé mardi que si M. Hollande ne se prononçait pas pour une sortie du nucléaire « ce ne serait pas la +gauche molle+, mais la +gauche folle+ »
« Les socialistes sont hésitants, a-t-elle ajouté, mais je ne désespère pas de les rallier à mon point de vue. Je fais de la sortie du nucléaire le point dur de notre accord. »
La candidate d’Europe Ecologie-Les Verts a expliqué qu’après l’accident nucléaire de Fukushima, il s’agissait pour elle d’une « responsabilité historique ».
Mme Joly doit d’ailleurs se rendre vendredi dans la ville de Fukushima, située à une soixantaine de kilomètres de la centrale nucléaire gravement endommagée par un séisme et un tsunami le 11 mars.
« Mon travail pendant cette campagne est de montrer que cette sortie du nucléaire n’est pas simplement souhaitable, mais qu’elle est possible économiquement », a-t-elle martelé.
Evoquant la venue samedi et dimanche du Premier ministre François Fillon au Japon, la candidate écologiste a déclaré qu’elle avait « peur que les efforts diplomatiques français ne servent qu’à maintenir le parc nucléaire au Japon.
« J’ai peur que la venue de M. Fillon ou d’autres n’ait pour objet que de vendre la technologie française et d’essayer de rassurer l’opinion japonaise. Moi je vous dis +ne les croyez pas+ ».
Egalement du voyage, le maire-adjoint de Paris, Denis Baupin, qui est en première ligne dans les discussions avec le PS, a précisé la position du mouvement EELV.
« On n’impose pas notre projet. On ne leur dit pas +on va sortir en 20 ans+. On leur dit +on décide maintenant la sortie et on est d’accord pour discuter sur les modalités+. »
A propos d’un éventuel marchandage en vue des élections législatives, M. Baupin a été catégorique.
« Si c’est pour être dans une majorité qui fera du nucléaire, nous, on peut se passer d’avoir autant de députés qu’on souhaite. S’il faut renoncer à nos convictions pour avoir des députés, il n’y aura pas de députés, c’est clair », a-t-il affirmé.