Et si Guy Mocquet était Afghan ?
La révulsion que l’on éprouve en apprenant que ceux qui gouvernent aujourd’hui l’autoproclamée « patrie des Droits de l’Homme » viennent d’expulser 3 réfugiés Afghans vers un pays en guerre, n’a d’égale que la révolte ressentie en mettant en regard cet acte lâche et indigne avec la tradition dont leur famille politique est censée se revendiquer.
Certes la tradition dont se revendique Eric Besson est surtout de celle des traître, des Laval, des Massu, des gens prêts à fouler au pied les Droits de la personne humaine si cela peut favoriser leur carrière. La France en a hélas une longue tradition, une longue lignée.
Mais ceux pour lesquels il effectue sa basse besogne ne sont-ils pas censé être les lointains héritiers d’un célèbre réfugié de l’histoire francaise du 21ème siècle, qui ne put lancer son célèbre appel du 18 juin que parce que lui ne fut pas expulsé vers le pays en guerre dont il venait, comme des milliers d’autres Français (dont beaucoup, acteurs majeurs ou plus anonymes du siècle passé) qui ne durent leur survie au fait qu’on voulut bien les accueillir sans leur demander si tous leurs papiers étaient bien en règle et si vraiment ils étaient menacés dans le pays d’où ils venaient ?
Les mêmes qui expulsent ainsi des êtres humains sans défense, les livrant aux pires menaces, n’hésitent pas, dans le même temps, à instrumentaliser la mémoire de Guy Mocquet. On est pourtant en droit de s’interroger : de qui ceux qui renvoient dans un pays en guerre des réfugiés du même âge que Guy Mocquet sont-ils plus les héritiers ? De Guy Mocquet ou de ceux qui l’ont martyrisé ?
Denis Baupin
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