Publié le 21 octobre, 2013
0Eco-rénov ou nucléaire subventionné, il faut choisir !
Communiqué de presse du 21 octobre 2013
Annoncer la construction des 2 réacteurs nucléaires franco-britanniques au coût (officiel) le plus cher de l’Histoire, le jour même du lancement de la campagne de communication « J’éco rénove, j’économise », il fallait oser !
Alors que la campagne de communication promeut l’efficacité énergétique, la construction de ces réacteurs symbolise une gabegie énergétique d’un autre âge.
L’accord conclu pour les 2 EPR d’Hinkley Point a en effet un mérite : pour la première fois, il confirme que le nucléaire ne peut subsister sans subventions d’Etat massives (109 euros / MWh), et sans garantie d’Etat de longue durée (35 ans). Le mythe du nucléaire bon marché est définitivement enterré.
Mais quel anachronisme ! Au moment où la transition énergétique implique d’utiliser au mieux les deniers publics, en privilégiant les filières intensives en emplois, les EPR franco-britanniques engloutiront des aides de près de 50% supérieures à l’éolien, pour un bilan en emplois largement inférieur.
Au moment où il faut privilégier les technologies d’avenir, souples, adaptables, le choix franco-britannique d’une technologie aussi dangereuse que l’atome (le directeur de l’IRSN lui-même n’a pas hésité à souligner le risque de la course à la puissance incarnée par l’EPR), aussi dépassée que l’EPR, et qui nécessite de faire fonctionner la même installation jusque vers 2083, apparait désespérément tourné vers le passé.
La transition énergétique ne se fera pas avec de nouveaux mastodontes, mais en faisant résolument le choix des énergies renouvelables, et de l’efficacité énergétique. La campagne « éco-rénov », délibérément tournée vers l’avenir, ne méritait pas une telle pollution médiatique.
Denis Baupin
Vice-président de l’Assemblée Nationale