Drôle de conception de la dignité

Mardi 12 février 2008, dès 6H du matin, la Préfecture de Police a jugé bon de déployer 400 policiers et d'interpeller plus de 100 résidents sur les 300 habitants le Foyer de travailleurs migrants Terres au Curé dans le 13e arrdt de Paris.

Selon ses dires, la Préfecture de Police justifie cette intervention d'une brutalité choquante (matériel informatique du gestionnaire dégradé, portes défoncées, résidents légèrement blessés) en indiquant qu'elle « vise à mettre fin à une situation inacceptable pour les travailleurs migrants hébergés dans des conditions portant atteinte à la dignité humaine ».

Les Verts s'indignent de la méthode employée : ce ne sont pas des interventions policières qui amélioreront les conditions de vie des résidents du foyer Terres-au-curé ni des 44 autres établissements parisiens.

Cette action de la Préfecture de police semble donc cacher d'autres intentions moins avouables, d'autant plus que ce foyer a connu une réhabilitation lourde au début des années 2000 : son état, bien que dégradé, n'est pas insalubre.

En novembre 2005, dans une question orale déposée au Conseil de Paris à l'attention du Préfet de Police, Denis Baupin et les éluEs du Groupe les Verts s'interrogeaient sur ses intentions après les nombreuses visites organisées par ses services dans les foyers parisiens, il notaient que « l'on ne peut s'empêcher de lier l'activisme des services de la Préfecture dans les foyers avec le contexte actuel de pressions insupportables exercés sur les Parisiens étrangers dans le but d'atteindre les quotas d'expulsions de sans-papiers ».

Pour les Verts, cette politique de chasse aux immigrés poursuit deux objectifs très clairs :

continuer générer la peur de l'immigré,
entraver la politique de réhabilitation et d'accompagnement des migrants menée par la Ville depuis 3 ans ainsi que l'investissement associatif

Denis BAUPIN , candidat des Verts à la Mairie de Paris
Khédidja BOURCART, adjointe en charge des étrangers non communautaires