Publié le 15 septembre, 2008
0Direct Matin : la famille écologiste réunie
Les écologistes en ont rêvé,«Dany» l’a fait. Ce week-end, le Parlement des Verts a approuvé àl’unanimité –phénomène rare dansun parti où la discussion est souvent âpre – le principe d’un rassemblement des familles écologistes en vue des élections européennes de 2009. Cette alliance, qui constitue une première, s’étendra de José Bové au monde associatif, en passant par les Verts et Daniel Cohn-Bendit.
«Dany le Vert», fer de lance de la «maturité»
Moteur de ce rassemblement initié aux «journées d’été» de Toulouse, l’ex-leader de Mai 68 s’est dit «prêt à prendre des risques» pour soutenir la voie de l’union. Le député européen franco-allemand a d’ailleurs finalement décidé de se porter candidat «à l’une des têtes de liste en Ile-de-France». Chez les Verts, où règne un enthousiasme qui contraste avec la morosité des précédents scrutins,chacun salue à sa manière le rôle joué par «Dany le Vert». «Les Verts grandissent. Sans lui, tout ça n’aurait pas été possible», reconnaît sans ambages le chef des Verts parisiens, Denis Baupin, qui mise sur cet électrochoc «pour faire évoluer la boutique» écologiste.
La secrétaire nationale Cécile Duflot estime de son côté que «Dany a su trouver les bons mots et les bons gestes», même s’il s’agit «avant tout d’une maturation collective et du rassemblement de plusieurs têtes d’affiche». C’est en effet la première fois que «les écologistes associatifs et les politiques, que l’on avait coutume d’opposer, se rejoignent aujourd’hui dans une même démarche», a salué le porteparole Jean-Louis Romégas. De quoi redonner des couleurs à un parti en crise de croissance, alors même que le débat écologique n’a jamais été aussi brûlant.
Une nouvelle étape pour l’écologie politique
Mais au-delà de cette victoire symbolique, reste à donner une cohérence à l’assemblage hétéroclite qui associe l’ancien leader de la Confédération paysanne, José Bové, les élus Verts, des proches de Nicolas Hulot comme Jean-Paul Besset, ou l’ex-directeur des programmes de Greenpeace France, Yannick Jadot.
«On a un socle commun très fort pour faire évoluer notre société contemporaine vers un changement de mode de développement», défend Cécile Duflot, qui mise sur l’alliance écologiste pour «provoquer un tremblement de terre dans le paysage politique». La revendication d’un ancrage volontairement à gauche est un autre point de convergence, insiste-t-on chez les
Verts pour qui «le libéralisme économique est incompatible avec l’écologie». A tel point que les centristes de Cap 21 ont refusé de se joindre à la photo de famille. Le parti écologiste de Corinne Lepage, associé au Modem, n’a pas souhaité s’associer à une union de circonstance «aux fondements idéologiques fragiles, entre décroissance solidaire et altermondialisme». «Cap21 est aujourd’hui plus proche du Modem que de l’écologie», balayet-on sèchement chez les Verts.