Publié le 1 avril, 2010
0Deux éoliennes à Paris, une première et un nouveau cap très vert de la ville
Deux éoliennes à Paris, une première et un nouveau cap très vert de la ville (PAPIER GENERAL)
Par Philomène BOUILLON
PARIS, 1 avr 2010 (AFP) – Deux mini-éoliennes viennent d’être installées sur les hauteurs du Parc de Belleville à Paris, une première en France et un tournant pour la capitale qui veut accélérer sa transition vers les énergies renouvelables.
En inaugurant deux mini-éoliennes jeudi sur la toiture-terrasse de la Maison de l’Air en haut du populaire Parc de Belleville, Denis Baupin, adjoint (Verts) à l’environnement, a donné le ton: « On n’a pas de pétrole à Paris mais on a des idées, et on a des ressources pour produire notre propre énergie ».
La première adjointe au maire, Anne Hidalgo (PS), a renchéri, soulignant la volonté de la ville « d’être à l’avant-garde de l’écologie urbaine sur tous les plans », citant « le chemin déjà engagé sur la géothermie » et « l’engagement de 200.000 m2 de panneaux photovoltaïques d’ici à 2014 ».
« Nous ouvrons une nouvelle porte avec cette expérimentation sur l’éolien », a lancé l’élue socialiste.
Cette importante transition écologique intervient dans le sillage du plan climat de la ville, adopté en 2007, dans lequel elle s’engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre, ses consommations et développer les énergies renouvelables sur le territoire, a aussi rappelé M. Baupin, chargé de sa mise en oeuvre.
Et à l’écouter, Paris est un trésor d’énergies renouvelables sous-exploitées.
« On a du potentiel et on l’a très longtemps ignoré: on a du vent, du soleil, de la géothermie en sous-sol, de la biomasse produite par les jardins, on peut méthaniser nos déchets, on a peut-être de l’énergie au travers de la Seine », énumère, inlassable, Denis Baupin.
Il lance même l’idée « qu’on puisse expérimenter des mini-hydroliennes sur la Seine ».
Quant aux mini-éoliennes fixées depuis six jours sur les hauteurs bellevilloises, elles le sont à titre expérimental. C’est la première fois qu’elles sont testées en milieu urbain dense.
Blanches, petites (1,60m sur 1,60m), silencieuses, elles produiront chacune 15.000 kWh par an, soit les besoins en énergie d’environ six familles et permettront d’économiser huit tonnes de CO2 par an.
« Dans un premier temps, ces deux machines vont contribuer à la consommation électrique du bâtiment, on devrait couvrir 15% des besoins annuels de la Maison de l’air », précise Thierry le Flanchec, PDG de Solieco Energies, distributeur installateur.
« Paris est la première destination touristique au monde, nous ne souhaitons évidemment pas détériorer son paysage », dit encore Denis Baupin, devançant les critiques accusant sporadiquement l’éolien d’être inesthétique et bruyant.
Car avant de les installer, la ville a pris ses précautions. Elle a modifié son Plan local d’urbanisme (PLU), selon Anne Hidalgo, et a demandé l’accord des architectes des bâtiments de France.
L’agence régionale de l’énergie et de l’environnement (Arene) a pour l’instant identifié trois sites à Paris pouvant accueillir des éoliennes, le choix étant essentiel pour un rendement efficace de l’éolien (le vent est ni prédictible, ni constant): Belleville (XIXe et XXe), Buttes Chaumont (XIXe) et Butte Montmartre (XVIIIe). Des couloirs éoliens, créés par l’urbanisation, telle l’avenue de France (XIIIe) pourraient aussi être exploitables.