Publié le 13 août, 2017
0Déchets nucléaires : sortir de la pensée unique de l’enfouissement
Les scientifiques le disent dans cette tribune du Monde http://mobile.lemonde.fr/planete/article/2017/08/07/dechets-radioactifs-cigeo-ou-la-chronique-d-un-echec-annonce_5169692_3244.html?xtref : l’enfouissement des déchets nucléaires est trop dangereux. Ils confortent les positions de l’IRSN et de l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui ont émis d’importantes réserves ces dernières semaines.
C’est la raison pour laquelle je m’étais opposé, tout au long de la précédente législature, à l’adoption d’une loi précipitée. Le législateur ne doit prendre position que dûment informé notamment par les instances qu’il a créées pour ce faire et non se soumettre aux injonctions des lobbies.
Il est encore temps de réfléchir.
Certes les déchets nucléaires existent. Et il est regrettable que plus de 40 ans après avoir commencé à en produire, l’industrie qui les génère n’ait trouvé aucune solution (les enfouir dans la croûte terrestre pouvant difficilement être qualifié de solution).
En responsabilité, il faudra donc que – que l’on ait favorisé leur prolifération ou qu’on s’y soit opposé – nous trouvions une solution à ce qui restera l’un des pires legs de notre génération aux générations futures.
Mais il y a une condition impérative : que la sûreté en soit garantie. Force est de constater que c’est loin d’être le cas pour le projet CIGEO.
Il est donc encore temps pour réouvrir les autres pistes de solution (notamment le stockage en subsurface) qui ont été précipitamment abandonnées par le passé. L’obstination à ne vouloir retenir qu’une seule piste (alors même que son avenir ne cesse de s’assombrir) serait irresponsable.
Il revient au pouvoir politique de remettre à plat ce que l’on qualifie bizarrement de l’oxymore « aval du cycle ». Et ce d’autant plus que l’usine de retraitement de La Hague souffre de vieillissement accéléré et que plus personne ne croit qu’il puisse exister demain une 4ème génération (encore moins qu’elle puisse un jour être rentable).
La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) adoptée à la fin du précédent quinquennat prévoit justement une telle remise à plat. Il est plus que temps de l’engager.