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Publié le 7 juillet, 2008

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Le Monde : Les futurs tours parisiennes ne satisferont pas au plan climat

Hasard du calendrier, probablement, c’est demain, quand les juillettistes de la capitale auront quitté la ville, que les élus parisiens entameront le plus important conseil « municipal » de l’année. Le principal débat portera sur le dossier qui avait empoisonné la cohabitation rose-verte de la précédente mandature : la construction de tours, « les hauteurs » dans la novlangue de l’exécutif lutécien.
Les Verts déposeront, demain, un amendement pour l’organisation d’un référendum sur la « modification de plafond des hauteurs ». C’est « non », a déjà répondu Anne Hidalgo. « On ne méconnaît pas l’opinion des Parisiens », mais la problématique de « l’évolution urbaine de Paris » est trop complexe pour être tranchée par référendum, selon l’adjointe au maire. Cette consultation, d’après elle, ne serait « pas démocratique ».

Le plan local d’urbanisme (PLU), approuvé en juin 2006, prévoit une limite de 37 mètres de haut pour les nouveaux bâtiments. Afin de contourner cette règle imposée par les Verts, Anne Hidalgo, adjointe au maire, chargée de l’urbanisme, prévoit de multiplier les exceptions sur plusieurs sites à la périphérie de la capitale : Batignolles, porte de la Chapelle, porte de Montreuil, Bercy-Charenton, Masséna-Bruneseau et porte de Versailles. « Il ne s’agit pas de déplafonner. Les tours ne concernent pas le cœur de Paris », assure l’élue, qui rappelle également qu’une « modification ponctuelle du PLU ne nécessite pas de vote du Conseil de Paris. » Le plan climat, voté à l’unanimité à l’automne dernier, va aussi faire l’objet d’entorses de belle taille. En effet, la ville a retenu un objectif ambitieux en matière de consommation d’énergie des constructions neuves : un maximum de 50 kWh/m2 Shon/an en énergie primaire (consommations de chauffage, d’eau chaude, d’éclairage, de ventilation et de climatisation). En raison de la présence de nombreux ascenseurs, de la multiplication des éclairages, de la climatisation, du chauffage, des transports de flux…, « les tours sont des bâtiments énergivores « , souligne René Dutrey, conseiller Vert de Paris.

« Dans la planète urbaine dans laquelle nous allons vivre, la conquête des hauteurs est incontournable », répond l’architecte Jacques Ferrier. « Il existe des procédés qui feront les tours ultra-performantes de demain », poursuit-il. « Des tours orientées, protégées du soleil vers le sud et ouvertes vers le nord. Leur exposition permet d’économiser de 20 % à 30 % rien que pour le refroidissement du bâtiment. Il faut ensuite intégrer une ventilation naturelle, les fenêtres ouvertes la nuit tempèrent la température dans l’immeuble. On peut également faire des gains énergétiques en intégrant la mixité des usages : récupérer la chaleur produite dans les bureaux pour chauffer les logements de la même tour. » Toutefois, même en intégrant les dernières innovations technologiques aux futures « hauteurs » parisiennes, l’objectif des 50 kWh/m2 Shon/an demeure aujourd’hui inatteignable pour ce type de construction. « 130 kWh/m2, c’est déjà une réalisation extrêmement innovante », souligne l’architecte Hélène Jourda.

Malgré les déclarations d’intention de l’exécutif parisien, les tours parisiennes ne seront pas « plan climat-compatibles ». Le vote du plan climat ne crée aucune obligation réglementaire en matière de construction. « Il exprimait seulement une volonté politique », confie, un peu fataliste, le Vert Denis Baupin, en suggérant de ne pas reproduire « les horreurs du passé ». « Il est nécessaire de faire des évaluations des empreintes écologiques de ce que l’on va construire », avertit Hélène Jourda. A droite, on jubile. « Delanoë s’est fait doubler par Sarkozy sur la construction de tours et il essaie de reprendre l’initiative », analyse Jean-François Lamour, le président du groupe UMPPA (Union pour une majorité de progrès à Paris et apparentés) au Conseil de Paris.

Eric Nunès

Un référendum ? « Pas démocratique »
Les Verts déposeront, demain, un amendement pour l’organisation d’un référendum sur la « modification de plafond des hauteurs ». C’est « non », a déjà répondu Anne Hidalgo. « On ne méconnaît pas l’opinion des Parisiens », mais la problématique de « l’évolution urbaine de Paris » est trop complexe pour être tranchée par référendum, selon l’adjointe au maire. Cette consultation, d’après elle, ne serait « pas démocratique ».

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