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Publié le 16 mai, 2008

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Un ballon pour connaître la qualité de l’air à Paris

Ce jeudi soir, nous inaugurions le ballon qui flottera désormais au dessus du parc André Citroën et qui prendra heure par heure les couleurs de la qualité de l’air.

Joli symbole, formidable outil de sensibilisation, et beau défi technologique.

Attention aux illusions d’optique

Chance, hier soir, à l’inauguration, le ballon était coloré en vert (quelle belle couleur pour incarner une bonne qualité d’air 😉 !) Mais cela reflétait surtout une météo venteuse et une heure tardive.

Cela ne doit surtout pas nous illusionner sur la qualité de l’air quotidienne à Paris. Toutes les études médicales le montrent : même si des progrès importants ont été effectués au cours du précédent mandat grâce à la politique municipale des déplacements, l’air de Paris reste toxique. La forte diésélisation du parc automobile (une néfaste exception française) y est pour beaucoup, cause d’un taux de particules fines dans l’air extrêmement préoccupant.

Ainsi les études médicales montrent que la durée de vie des parisiens est de 9 mois plus courte que si l’air respiré était sain ! Et l’impact de cet air toxique est particulièrement inquiétant pour les jeunes enfants, les personnes âgées et les malades respiratoires.

Raison de plus pour poursuivre l’effort dans le cadre du Plan de Déplacements de Paris, du Plan Climat mais aussi du Schéma Directeur de la Région Ile de France, en donnant la priorité au développement des transports collectifs de banlieue à banlieue.

Et en cas d’alerte.. Que fait le pilote ?

S’il est un domaine où le ballon peut se révéler particulièrement pédagogique, c’est bien dans la démonstration de l’évolution des niveaux de pollution jour après jour, et même heure après heure, particulièrement en ce qui concerne la pollution de proximité.

Encore faut-il qu’il y ait un pilote qui prenne ses responsabilités et réagisse efficacement aux « pics de pollution ». Dans l’état actuel du droit, c’est l’Etat qui décide des niveaux de polluants déclanchant information, alerte, etc. et c’est aussi l’Etat qui décide de la mise en oeuvre via le Préfet.

Force est de constater que cela pêche aux deux niveaux. Comme l’avait souligné le conseil de Paris en 2005, à l’occasion de son avis sur le Plan de Protection de l’Atmosphère, sur proposition d’Yves Contassot et moi-même, les niveaux à partir desquels on déclenche l’alerte sont bien trop élevés au regard des enjeux de santé publique (résultat : on attend une situation dramatique pour agir, situation extrêmement rare) et les mesures mises en place sont désespérément inefficaces car bien trop timides (on se contente de recommandations de limitation de vitesse automobile que personne ne suit).

Résultat : lorsqu il y a un pic de pollution, on recommande surtout aux victimes potentielles de se protéger (enfants interdits de cour de récréation, sportifs, malades respiratoires incités à rester chez eux) mais on n’agit pas sur les causes, les voitures pouvant continuer de circuler. C’est d’ailleurs ce que proposait d’institutionnaliser le Modem aux dernières municipales.

Ce que l’on peut souhaiter de mieux pour le ballon « Air de Paris » c’est qu’il mette en évidence cette profonde incohérence entre gravité de la situation et inertie des pouvoirs publics.

Et qu’il contribue ainsi à faire évoluer significativement les dispositifs à mettre en œuvre pour protéger la santé des parisiens.

Denis Baupin

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