Publié le 24 décembre, 2006
0Mes voeux pour Noël
Puisque, dans les jours prochains, tu vas rendre visite à tous les enfants du monde, puisses-tu leur apporter des cadeaux qui contribuent à atténuer ces souffrances, à diminuer les risques qu'encourent l'humanité et notre planète.
Pour les enfants des pays riches, où la société de consommation et de gaspillage règne en maître, n'oublie pas de privilégier des jouets qui, non seulement seront par eux-mêmes peu consommateurs et peu polluants, mais aussi porteurs de valeurs permettant à nos enfants d'imaginer, et plus tard de construire, un monde plus solidaire, plus pacifique, moins violent, moins sexiste et plus écologique. Parce que tous ne sont pas riches dans les pays riches, loin de là, apporte un soin tout particulier aux plus fragiles d'entre eux : agrandis ta hotte pour apporter un toit à ceux qui n'en ont pas et subissent nuit après nuit, le froid de la rue ou la rudesse des foyers ; et puisque tu es le père Noël, élargis tes pouvoirs et apporte à ceux que M. Sarkozy veut faire expulser manu militari, alors qu'ils ont toutes leurs racines en France, des papiers pour eux et leurs parents ! Ce sont sans doute les cadeaux dont ils ont le plus besoin.
Pour les enfants des pays les plus pauvres, si tu étais plus que le père Noël, je te demanderais simplement d'instaurer la justice entre les peuples du monde. Cela serait le plus beau cadeau que tu puisses faire non seulement à ces enfants, mais à toute l'humanité. A défaut, puisses-tu au moins apporter l'eau à ceux qui en manquent ; l'affection à ceux qui en sont privés ; des médicaments à ceux qui sont eux-mêmes, ou leurs parents, victimes de maladies connues, à commencer par le SIDA, mais sont privés de remèdes à cause des multinationales pharmaceutiques ; puisses-tu apporter leurs droits aux enfants au travail, aux enfants-soldats, aux enfants endoctrinés dans des guerres entre religions ou entre clans, ce qui revient souvent au même.
Je me rends compte en t'écrivant cette lettre, cher Père Noël, combien est vaine ma démarche. Ce n'est pas toi qui peux accomplir tout ça. C'est aux Hommes de prendre leur destinée en main, d'arrêter les injustices, les guerres, les violences, les gaspillages, la misère. Mais c'est sans doute parce qu'ils n'en ont ni la volonté ni le courage qu'ils font appel à toi, une fois l'an. Je me permets au moins d'imaginer, dans mes rêves les plus fous, qu'ils le font en espérant que ton image permettra que ces enfants, nos enfants, aient envie d'un monde meilleur. Un monde, par exemple, où on ne se préoccuperait pas de l'avenir des enfants qu'un seul soir par an.