Le Parisien : La folie des paniers bio
Les 120 Amap (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne ) franciliennes sont 
victimes de leur succès : 5 000 personnes sont sur liste d’attente pour y adhérer.
Des bons légumes paysans en plein milieu du béton. Endives, oignons, épinards, pommes de terre, topinambours mais aussi oeufs frais ou pain… Chaque samedi matin depuis septembre 2008, les 50 adhérents de l’Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap, lire encadré ) la Cagette de Belleville viennent remplir leurs paniers de produits 100 % bio au centre d’animation de la place des Fêtes à Paris (XIX e ). Ils ont droit à 6 kg de denrées pour 17 €. Elles sont amenées directement par des paysans du Gâtinais, en Seine-et-Marne.
«Une relation de proximité avec un petit producteur »
Au-delà de l’aspect « agriculture durable », c’est « cette relation de proximité avec un petit producteur qui m’intéresse, précise Cyril, 34 ans, en remplissant son sac à dos de carottes pleines de terre et de salades bien fermes. Et puis, les produits sont très diversifiés, j’ai par exemple découvert le patidou, une courge qui donne des soupes géniales ».
Mais la Cagette de Belleville est victime de son succès, à l’instar des 120 Amap franciliennes. La plupart sont complètes, et on dénombre 5 000 personnes sur liste d’attente. Autant que d’adhérents… « Faute de terres agricoles sur lesquelles s’installer, il n’y a pas assez de producteurs. D’où ce déséquilibre entre l’offre et la demande », résume Jérôme Dehondt, coordinateur des Amaps-IDF. Afin de débloquer la situation, les promoteurs de l’agriculture citoyenne ont lancé vendredi à Paris le Mouvement interrégional des Amap (Miramap). Ce réseau national travaille notamment pour permettre à des paysans de se lancer.
Une ferme « couveuse » a ainsi été créée cette semaine dans le sud de la Seine-et-Marne et formera des agriculteurs estampillés Amap pendant trois ans.
La mairie de Paris, qui souhaite que 20 % des cantines parisiennes soient fournies en denrées bio en 2010, soutient aussi le mouvement. « Seules 0,8 % des terres agricoles franciliennes sont biologiques, rappelle Denis Baupin, adjoint de Bertrand Delanoë en charge du développement durable. Favoriser les Amap, c’est choisir de se procurer des produits bons pour la santé et pour la nature. »
La mairie va par exemple prêter des locaux destinés à accueillir les distributions des légumes. En tant que propriétaire foncier, la Ville réfléchit également à réserver certaines de ses terres franciliennes pour y faire pousser des Amap.
Printemps des Amap : jusqu’au 21 juin, les Amap fêtent le printemps dans toute la France. A Paris, rendez-vous le 6 juin aux chais de Bercy (XII e ) pour une grande journée avec au programme rencontres, débats, concerts…
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