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Publié le 3 mai, 2007

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Mais à quel jeu joue donc Nicolas Hulot ?

Du jour au lendemain, on donnait le sentiment que « tout le monde faisait de l’écologie ». En conséquence, à quoi bon voter écologiste ? Nous avons dû ramer, Dominique Voynet en tête, pendant des mois pour expliquer qu’il ne suffisait pas de signer le pacte, que ceux qui avaient signé lorsque Hulot menaçait de faire 12% des voix risquaient vite d’oublier le pacte une fois l’écologie ramenée à 1,5%, et qu’en matière d’écologie il fallait distinguer ceux qui en parlent et ceux qui agissent. Rien n’y a fait.

Nicolas Hulot aurait facilement pu rectifier le tir : il lui suffisait pour cela de dire qui faisait de l’écologie (Dominique Voynet) et qui se contentait d’en parler (les autres, et encore pas tous). Certes, cela l’aurait obligé à sortir de sa « neutralité » associative. Sans doute. Mais personne ne l’a forcé à entrer dans le jeu politique. C’est de sa propre initiative qu’il a évoqué l’hypothèse d’une candidature à la présidentielle. Une fois dans le jeu, il ne peut se laver les mains des dégâts. Surtout si ceux-ci pourraient indirectement aggraver la crise qu’il pensait combattre.

Mais le pire était encore à venir. Non seulement Nicolas Hulot a refusé de dire ses préférences au premier tour, mais il persiste au second ! Comment peut-on raisonnablement, quand on se dit écologiste, renvoyer dos à dos Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Certes, nous sommes les premiers, nous Verts, à dire que la candidate socialiste sera inévitablement amenée à aller plus loin que ses propositions si elle est élue et veut vraiment lutter contre la crise écologique. Mais il y a une différence fondamentale entre une candidate dont la politique devra être amplifiée, et un candidat qui tourne radicalement le dos à cette politique et ne fera que l’aggraver, entre une candidate qui met le dérèglement climatique parmi les enjeux majeurs, qui promet l’abrogation du décret EPR et un moratoire sur les OGM, et un autre qui fera exactement l’inverse !

Face à cet enjeu majeur, face au choix de celui ou de celle qui présidera aux destinées de la France pendant 5 ans, qui aura donc à prendre des décisions majeures au moment où la crise ne cesse de s’aggraver (il suffit de constater le climat de ce mois d’avril), qui pèsera fortement au sein de cet ensemble continental qu’est l’Union Européenne, acteur planétaire majeur, on ne peut rester muet et faire comme si cela n’aura pas d’impact. Si, comme je le pense, Nicolas Hulot est convaincu que tout se jouera dans les 10 années qui viennent, il ne peut pas nous faire prendre le risque de perdre 5 précieuses années.

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