Publié le 28 mai, 2007
0Le grand mercato post présidentielle
Il y a toutefois deux légères nuances avec un véritable Mercato :
- au football, quand on signe son contrat, on sait ce qu'on achète. Ici, il semble bien que certains, en se basant sur les résultats, certes flatteurs, du MODEM à la Présidentielle, mais dont rien ne garantit qu'ils soient durables, soient en train d'acheter du vent. Et on a beau être écologiste, et donc aimer le vent, en terme commercial ça ne pèse pas lourd ! Certains pourraient bien se rendre compte bientot, mais un peu trop tard, qu'ils ont laché la proie pour l'ombre.
- à la différence du foot commercial, il fut un temps où, en politique, le choix de son "équipe" était un choix de conviction. J'ai d'ailleurs le sentiment que la très grande majorité de ceux qui s'abandonnent aujourd'hui aux délices ennivrants du boursicotage politique s'étaient engagés en politique sur la base de convictions. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?
Qu'en reste-t-il, quand des élus Verts rejoignent l'UDF MODEM, dont la figure de proue (seul point commun entre ses membres) n'a jamais caché qu'il est pro-nucléaire, contre la régularisation des sans papiers, contre le mariage homosexuel, contre les 35 heures, etc. Un parti qui, à Paris, présente dans certaines circonscriptions d'ex-adjoints chiraquien, mouillés jusqu'au cou dans le système de l'époque, et dans d'autres circonscriptions des conseillers de Paris qui se sont battus violemment et ont été élus contre cette politique chiraco-tiberiste, et même une adjointe de la municipalité actuelle ! Il se dit que les uns et les autres s'apprêtent à siéger dans le meme groupe UDF MODEM ! Quel grand écart ! Où donc sont allés se fourrer nos anciens amis ?
Certes, le parti Vert, auquel je suis fier d'appartenir, a bien des défauts. Il mériterait indéniablement de changer ses structures groupusculaires, de devenir une organisation politique à la hauteur de ses responsabilités. Mais il est au moins une qualité dont il peut s'enorgueillir : être resté fidèle à ses convictions.
Soulignons à cette occasion le caractère singulier d'une organisation politique, l'UDF MODEM, qui prétend incarner la rénovation politique, et pratique le débauchage le plus traditionnel dans les couloirs de l'hôtel de ville de Paris, et incite des élus de la majorité à passer dans l'opposition, au plus grand mépris des électeurs. Belle rénovation !
Car, bien plus important que les destins individuels des uns ou des autres, c'est avant tout le crédit de l'action politique qui sortira une nouvelle fois terni, éclaboussé par l'égoisme individuel. Car les électeurs ne sont pas dupes : derrière les grandes envolées sur la dynamique politique, ils ne voient que petit jeu, et, au lendemain de ce petit Mercato, ce sont eux qui pourraient bien nous déclarer tous hors-jeu !