Publié le 10 mai, 2010
0Europe Ecologie réfléchit à la construction d’une « utopie réaliste »
Europe Ecologie réfléchit à la construction d’une « utopie réaliste »
ARCUEIL – « Tenter d’inventer autre chose », bâtir avec du sang neuf une « utopie réaliste »: leaders et sympathisants d’Europe Ecologie, Verts, non-Verts, « divers », ont réfléchi toute la journée samedi à la manière de poursuivre sur la lancée de leurs récents succès électoraux.
« Conventions régionales » ou « brain-storming »: 19 réunions au total étaient programmées à travers le pays. Celle d’Arcueil (Val-de-Marne) a rassemblé plus de 500 supporteurs du mouvement né pour les élections européennes de juin 2009.
Le matin, dans un cinéma bondé, ont débattu sur le thème « Nos valeurs, ce qui nous rassemble » les principaux chefs de file dont l’eurodéputée Eva Joly, venue à EE « avec l’espoir de construire une alternance politique », animée d’un « sentiment de révolte contre l’injustice ».
Puis Daniel Cohn-Bendit, leader de 68, a parlé de « désir d’utopie ». « Les désirs, ça nous fait avancer », a-t-il dit, avant d’évoquer l’importance du « parler vrai », de la « transparence ».
« Les journalistes ne comprennent pas Europe Ecologie. Nous aussi, des fois, on ne comprend pas! », a-t-il lâché, faisant rire une assistance acquise. « On a déclenché une dynamique politique qu’on ne maîtrise plus tout à fait ».
Pour beaucoup, EE est « un désir, une utopie et la projection de ce dont ils ont rêvé depuis des années. Notre problème, c’est de faire de ces projections multiples un projet collectif qui fonctionne », a souligné Dany qui prône une « utopie réaliste ».
Alors, il s’agit de « définir des étapes réalistes et crédibles », de « gérer collectivement la séquence 2011-2012 », de construire « la meilleure forme d’organisation » pour les « accords sur des législatives, la présidentielle », a-t-il assuré.
Cécile Duflot, à son coté, se dit « attentive à ce qu’on sorte de nos petits discours entre nous ». Il faut « avoir une utopie, un projet » car il y a situation de « désespérance » et « notre responsabilité est extrêmement importante ».
S’ensuit, dans un préau d’école, le moment du panier repas en commun. « Dany » pique-nique au coté d’Eva Joly. Les gens s’approchent du stand « adhésions ». Une vingtaine à 15H00.
Oubliés « les petits moments d’engueulade » entre leaders. Le climat est au beau fixe, comme le temps.
La dissolution des Verts dans EE? « Je me tamponne des étiquettes », confie Jacqueline, nouvelle adhérente d’EE, qui préfère taire son nom. « J’ai flirté avec les Verts sans prendre ma carte. J’ai sauté le pas avec EE par son ouverture au social et à l’économique », ajoute cette sexagénaire.
Un autre « très vieux Verts », Michel Vampouille, n’a « aucune angoisse que les Verts se dissolvent dans une force plus large », mais veut « un vrai mouvement démocratique ». Il salue EE qui a « ouvert les portes et fenêtres », a apporté « sang neuf, idées nouvelles ».
Pour une autre verte, Anne Souyris, « on ne sait pas ce que va donner », mais « on déchire le petit livre Vert ».
Pour Denis Baupin, élu parisien Verts « on veut créer un espace politique autonome qui ait des partenariats avec la gauche, mais pas une simple composante de la gauche ».
Augustin Legrand, fondateur des Don Quichotte, élu en mars conseiller régional d’Ile-de-France avec EE, salue ce « chemin tellement ambitieux », mais qui pour lui est « la seule voie ».
Il y a aussi des « déçus du PS » comme Jean-Jacques Lejeune qui a rejoint EE pour ce mouvement qui « va à la rencontre des citoyens », « tente d’inventer autre chose, qu’un fonctionnement au mode vertical ». Sa compagne renchérit : « au PS, l’appareil a toujours raison ».
Puis les participants se sont répartis studieusement en ateliers sur « valeurs » ou « formes de militantisme ».
(©AFP / 08 mai 2010 17h22)