Publié le 18 janvier, 2010
0Tanger: Élus et habitants mobilisés pour des villes durables
Organisé par l’Association des élus locaux pour la Méditerranée, en collaboration avec la Chambre de commerce de Tanger et l’association de sauvegarde du patrimoine Al Boughaz, le premier colloque “Le Défi de la ville durable” s’est tenu dans la Perle du Détroit jeudi 14 et vendredi 15 janvier.
Deux jours durant, l’environnement a occupé le cœur des débats menés entre experts internationaux, chercheurs, étudiants, habitants et élus. Et ce, autour d’une question: comment envisager l’avenir des villes après le Sommet de Cophenhague, conformément au développement durable?
“La moitié de la population mondiale -soit trois milliards d’être humains- est urbaine. Au Maroc, 52% des habitants sont des citadins et cette proportion atteint les 95% dans les pays du Golfe”, a rappelé Mohamed Métalsi, urbaniste et directeur des affaires culturelles à l’Institut du monde arabe de Paris.
“50% de la population mondiale qui vit dans les villes est ainsi responsable de 70% des émissions de gaz à effet de serre”
Denis Baupin, adjoint au maire de Paris en charge de l’environnement.
Et d’ajouter : “Si tous les humains se comportaient comme les Parisiens, il faudrait trois planètes pour pouvoir vivre! Nous vivons donc à crédit et la situation continue de s’aggraver car notre consommation en CO2 ne cesse d’augmenter”.
Des objectifs sociaux et économiques aussi
Les objectifs de la ville durable ne seraient pas qu’écologiques selon Mohamed Métalsi. “Ils sont aussi sociaux, économiques, etc. puisqu’il s’agit d’assurer développement et croissance sans porter atteinte à la nature ”. Sur quoi Umberto Pasti, biologiste et écrivain, n’a pu s’empêcher de pousser un cri du cœur face au devenir de Tanger: “Destruction de l’habitat rural, disparition d’une flore et d’une faune exceptionnelles, on dirait que les urbanistes ne fréquentent pas Tanger!”.
“Dans la zone de Sidi Kacem-Boukhalef, on entasse au même endroit aéroport, industries, riches, pauvres et habitat haut de gamme pour estivaliers, sans hôpitaux, sans cinéma, sans culture. Du béton et encore du béton pour rattraper le temps perdu. Voilà ce qui se passe quand on ne prend pas le temps de réfléchir !”
Mohamed Métalsi
L’heure est par conséquent venue de trouver des solutions, telles la fin de l’étalement des villes, le développement de modes de déplacement propres, d’achats responsables et la valorisation des déchets. “Ce sont des questions très lourdes et très complexes, qui demandent des années de réflexion. Or, on a peu de temps. Mais là où il y a volonté politique, il y a possibilité de faire évoluer les comportements”, a positivé l’élu parisien Denis Baupin.
Auteur : Rozenn Salicé-Kadiri
Tags:
Colloque, tanger, environnement