<..." /> Ça chauffe (trop) dans les appartements - Denis Baupin

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Publié le 23 octobre, 2009

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Ça chauffe (trop) dans les appartements

Un site Internet détectant les fuites de chaleur sera à disposition des Parisiens en 2010…

La chasse aux courants d’air et aux pièces surchauffées est ouverte. A l’occasion des deuxièmes Journées parisiennes de l’énergie et du climat, la Ville de Paris lance une vaste campagne de thermographie. Cette technique de photographie par infrarouge met en évidence les déperditions de chaleur dans les habitations. L’année dernière, cent immeubles ont ainsi été évalués grâce à une caméra thermique. Sélectionnés en fonction de critères représentatifs, 400 autres bâtiments devraient alimenter la base de données d’ici à la fin de l’hiver. «La consommation d’énergie des 100 000 immeubles parisiens est équivalente à la production de quatre centrales nucléaires. L’objectif n’est pas de parvenir à zéro, mais de baisser de 75 % notre consommation d’ici à 2050», explique Denis Baupin, l’adjoint (Verts) au maire de Paris, chargé du Développement durable.

Visualiser les fuites de son immeuble

Ponts thermiques*, fenêtres ouvertes, chaudières mal réglées… Les sources de déperdition de chaleur peuvent être multiples. «Généralement, le froid passe par les fenêtres, les jointures ou les menuiseries autour des portes», précise Stéphane Gouttebessis, directeur d’Infrarouge technologie contrôle (ITC), l’entreprise qui réalise l’ensemble des photographies thermiques pour la Ville. Devant un immeuble, cité des Bergères (9e), il a repéré un pont thermique: «Au niveau du sol, à chaque étage, la dalle n’est pas isolée. La chaleur s’échappe donc par le mur», précise-t-il, photo et plan à l’appui.

Les premiers résultats de l’enquête révèlent que les immeubles construits avant 1850 (25 % des bâtiments parisiens) «ont de réelles qualités thermiques», grâce à des murs épais, des ouvertures limitées et une organisation urbaine recentrée qui garde la chaleur. Les habitants y rencontrent pourtant des problèmes de ventilation. En revanche, les constructions d’après-guerre (5 % des bâtiments parisiens) sont aérées, mais très énergivores. Toutefois, il est généralement possible d’isoler ces bâtiments par l’extérieur, contrairement aux immeubles Haussmanniens. Ces derniers, qui représentent à peu près la moitié des bâtiments à Paris, doivent être étudiés avec minutie. Les travaux portent en priorité sur l’installation de double vitrage, l’isolation des combles et toitures des parties communes.

Photos aériennes

En plus des façades, la Ville de Paris a commandé des photos aériennes de la capitale. La copie que s’est procurée 20 Minutes met en évidence le centre de Paris, beaucoup plus rouge, et donc plus chaud, que la périphérie. L’année prochaine, un site Internet devrait permettre de localiser le toit de son immeuble, de cliquer dessus, et de savoir en détail où sont situés les problèmes d’isolation. L’étude, photos et opération de communication, aura coûté 400 000 euros à la Ville. Reste à savoir si cette campagne incitera les propriétaires à réaliser des travaux, lourds financièrement et amortis de longues années plus tard.

* Endroits difficiles à isoler.
William Molinié

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