Publié le 1 septembre, 2009
0Denis Baupin: « Ségolène Royal fait preuve de démagogie sur la taxe carbone »
Depuis que Ségolène Royal a manifesté son opposition au projet gouvernemental de taxe carbone, le sujet envenime les rapports entre le PS et les Verts.
Lundi, Daniel Cohn-Bendit a notamment regretté sur Le Post.fr l’opposition des socialistes, avant de leur demander « d’aller au parlement pour négocier et faire en sorte que cette contribution climat-énergie soit socialement équitable ».Ségolène Royal a de nouveau justifié ce mardi sur RTL son opposition à la taxe carbone, se demandant notamment si elle ne serait pas « la meilleure candidate écologiste à l’élection présidentielle ».
Sur Le Post.fr, Denis Baupin, adjoint (Verts) au maire de Paris, fustige la position de la présidente de la région Poitou-Charentes: « Elle a décidé de prendre la tête du front anti-taxe carbone au nom de la démagogie et pour des raisons électorales. »
Que pensez-vous de l’opposition de Ségolène Royal à la taxe carbone?
« Les masques tombent… Ségolène Royal, qui a toujours voulu se faire passer pour une écologiste et qui a signé le pacte écologique de Nicolas Hulot en 2007, est dans un discours qui se veut écolo mais elle refuse systématiquement toutes les politiques structurelles qui permettent d’introduire de l’écologie dans l’économie. Alors, non, Ségolène Royal n’est pas la meilleure candidate écologiste à l’élection présidentielle! On ne peut pas se permettre de faire de la démagogie sur ce sujet, comme Ségolène Royal le fait. »
Et de celle du PS?
« J’ai entendu le discours de Martine Aubry dimanche à La Rochelle et ce qu’elle a dit sur la taxe carbone. C’est drôle: l’unité du PS se fait toujours à chaque fois qu’ils disent non à quelque chose… »
Quelle est votre position sur la taxe carbone, alors?
« Il ne faut pas s’opposer à cette taxe carbone. Il faut dire à Nicolas Sarkozy: ‘Oui à la taxe carbone, à condition que…' »
Quelles conditions?
« Nous voulons dire à Nicolas Sarkozy que le nucléaire doit être inclus dans la taxe carbone. Cette dernière devant s’inscrire dans une réflexion globale sur la fiscalité -pour qu’elle soit plus juste- et aussi dans une politique environnementale globale. »
Nicolas Sarkozy reçoit les leaders écologistes jeudi (Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit). Chez les Verts, n’avez-vous pas peur d’être instrumentalisés par le chef de l’Etat à l’approche des régionales?
« On n’est pas dupe. Nicolas Sarkozy est un politicien et on ne veut pas qu’il nous instrumentalise. Mais en même temps, chez les Verts, on ne veut pas être prisonniers du clivage gauche/droite. Il faut agir maintenant pour le climat et on ne peut pas attendre que la gauche revienne au pouvoir en 2012! »
Êtes-vous pour des alliances avec le PS dès le premier tour des élections régionales?
« Non, je suis contre. Nous avons un discours écologiste à porter devant les électeurs. La sortie de Ségolène Royal donne l’occasion de clarifier les débats. Elle a décidé de prendre la tête du front anti-taxe carbone au nom de la démagogie et pour des raisons électorales, afin d’être réélu dès le premier tour aux élections régionales. Elle fait passer ses ambitions électorales avant ses convictions environnementales, si tant est qu’elle en ait… »