"On va casser la baraque à gauche", clament les Verts à leurs Journées d’été - Denis Baupin

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Publié le 26 août, 2009

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« On va casser la baraque à gauche », clament les Verts à leurs Journées d’été

Le 7 juin n’était pas « le coup d’un soir ». Le « challenge » que se fixent les Verts et leurs amis d’Europe Ecologie pour les élections régionales de mars2010 est déjà fixé: il s’agit ni plus ni moins de se mettre au même niveau que le Parti socialiste, comme le définit Denis Baupin, adjoint au maire de Paris, résumant la fierté verte retrouvée au soir des élections européennes. Réunis pour leurs Journées d’été à Nîmes (Gard) du 20 au 22 août, les écologistes y croient dur comme fer: ils espèrent non seulement conserver leur dynamique d’unité réussie le 7 juin, mais aussi faire passer de mode les socialistes.

Après les 16,3 % obtenus aux élections européennes, l’optimisme du lendemain de la « victoire écolo » s’est mué en certitude que cette nouvelle force va « casser la baraque à gauche ». L’affluence à Nîmes (quelque 1500 sympathisants présents) comme l’ambiance euphorique qui y régnait jeudi 20 août n’ont fait que les conforter.

On se congratule encore, on échange les scores obtenus, « même dans les petits bleds ruraux », et on échafaude des pronostics. En marge des ateliers où l’on débat de la politique agricole commune, de la préparation du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique ou de la révision générale des politiques publiques, les militants ne parlaient que de l’échéance électorale de 2010 et de la « poussée » qu’ils sentent chez leurs sympathisants. « On se sent responsable d’un espoir, d’un nouveau souffle », explique la secrétaire nationale, Cécile Duflot.

L’intitulé du débat organisé avec les députés européens élus donnait le ton: « Maintenant l’écologie! » La période où il fallait négocier dur avec le PS pour obtenir des sièges d’élus dans des majorités régionales est révolue. Désormais, c’est en tête de la gauche que les Verts veulent se tenir. Et pour cela, ils partiront en solo dans toutes les régions. « Quel sens cela aurait d’aller tout de suite dans une alliance avec le PS sans défendre notre projet ? », interroge MmeDuflot, faussement naïve.

« La donne a changé depuis 2004: on y va pour gagner, pas pour faire un bon cru de conseillers régionaux », insiste l’ex-député européen Gérard Onesta. Foin de la modestie qui naguère accompagnait certains élus. « On espère bien que des écolos deviennent présidents de région car nous sommes les seuls à pouvoir répondre à la crise. Proposer un autre modèle de développement, on sait faire », fanfaronne le député de Paris Yves Cochet. « On est en train de créer un imaginaire collectif de la victoire de l’écologie politique », lance Yannick Jadot, député européen et ex-directeur de Greenpeace.

José Bové n’est pas en reste: « Aujourd’hui, le paradigme, ce n’est plus le socialisme ou la barbarie, mais l’écologie ou la barbarie. » Les têtes de liste sont encore en discussion, la recherche de « figures » d’ouverture se poursuit. Mais le mot d’ordre est tout trouvé: « Changer la gauche et défier la droite. »

Daniel Cohn-Bendit est là en coach, en « haut-parleur comme en Mai 68 », précise-t-il. A la manœuvre, dans les coulisses pour veiller à ce que le soufflé ne retombe pas. Jeudi, il a une fois de plus attaqué un PS « ringard et incapable » et fustigé « la gauche française » qui « n’a pas de réponse », avant d’aborder la délicate question des alliances: « Nous sommes à un carrefour où nous devons redonner espoir à la société en incarnant une alternative crédible. La seule manière de battre la droite, c’est qu’une gauche transformée se mette en mouvement », assure un « Dany » regonflé à bloc. Ajoutant que « si on doit ajouter le MoDem, on l’ajoutera ».

Dans la salle, Dominique Voynet encaisse. La maire de Montreuil avait publié un texte deux jours avant sur le site Internet Mediapart, où elle plaidait pour que les écologistes ne s’enferment pas dans « la tentation de bâtir une citadelle victorieuse au premier tour pour se désintéresser du second et de la constitution de majorité de gouvernement ». En vain pour le moment.

Sylvia Zappi
Article paru dans l’édition du 22.08.09
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