Publié le 18 juin, 2009
0Direct Matin Plus : Les Verts tracent leur route
Ils sont les derniers à être reçus par Nicolas Sarkozy dans le cadre de ses consultations européennes. Comme une manière de souligner que le dernier mot du scrutin du 7 juin leur appartient. Ce matin, le chef de file d’Europe Ecologie, Daniel Cohn-Bendit, et la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, graviront ensemble les marches du perron de l’Elysée avec la même idée en tête : faire fructifier les quelque 16 % de capital électoral réunis pendant la campagne européenne.
Feu vert pour le calendrier
Avec le rassemblement de la famille écologiste, disent-ils, l’avenir leur appartient. Tandis que le PS et le Modem tentent de se relever de leurs déconvenues électorales, le calendrier politique, lui, vire au vert. Avec des élections régionales programmées dans moins d’un an, le parti peut espérer surfer sur la vague de sa victoire et se dit prêt à partir seul au front. «Dans la politique comme dans la nature, la biodiversité est une richesse», a prévenu Daniel Cohn-Bendit dans une tribune au Monde, pour défendre l’autonomie des listes vertes. «Je me sens tout à fait capable de diriger l’Ile-de-France», renchérit, un rien bravache, Jean-Vincent Placé, patron des écologistes dans la Région. Avant cela, le parti dispose d’une autre fenêtre de tir en décembre avec le sommet de Copenhague, où se négocieront les prochains objectifs de réduction d’émissions de carbone. «La campagne nous enseigne qu’il faut porter un projet positif pour créer de la pression citoyenne et surtout poursuivre le rassemblement», retient le chef de file parisien Denis Baupin, à l’unisson de la patronne des Verts, Cécile Duflot. «Notre campagne a été un succès collectif. Beaucoup de gens se sont retrouvés dans la flexibilité et la diversité de notre rassemblement », insiste celle qui a converti son parti à la culture du consensus.
Le week-end dernier, le Parlement des Verts a plébiscité la poursuite du rassemblement autour de «Dany, Eva (Joly) et José (Bové)».
Quel avenir sans «Dany»?
Reste à savoir qui saura en France incarner un mouvement encore hétéroclite à l’horizon de la présidentielle de 2012.Véritable locomotive électorale, Daniel Cohn-Bendit reste concentré sur son objectif de faire échec à la réélection de José Manuel Barroso à la tête de la Commission et a décliné l’offre.
Quant à Cécile Duflot, qui promet que d’autres «acteurs sociaux» emblématiques rejoindront le mouvement, elle préfère écarter la question : «la France est malade de la personnalisation à outrance du débat politique. Notre objectif est de prouver que l’on peut faire de la politique autrement, pas de rentrer dans
le moule».
Pour preuve, le prochain rendez-vous militant est fixé au 4 juillet – date de l’indépendance américaine – pour fêter la victoire «fondatrice» du 7 juin.
© G. ROLLE/REA