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Publié le 9 janvier, 2008

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Taxer les autoroutes franciliennes : le débat

La proposition des Verts parisiens de taxer les autoroutes franciliennes suscite manifestement le débat – et certaines incompréhensions. Voici un argumentaire pour expliquer notre point de vue.

Le principe de base : « pollueur-payeur » et équité.

Le principe de base de la proposition de faire payer l’utilisation des infrastructures autoroutières d’Ile-de-France y compris le périphérique est celui du pollueur-payeur (principe constitutionnel faut-il le rappeler sous le vocable de « principe pollueur contributeur » dans la Charte de l’environnement).
C’est aussi un principe de justice sociale contrairement à ce que voudraient faire croire certains : l’usager des transports en commun paye à la fois comme contribuable (ses impôts) et comme usager (son ticket) l’infrastructure de transport en commun ; l’automobiliste utilisant le périphérique ne paye que comme contribuable mais pas comme usager une infrastructure gratuite.
Or toutes les études montrent que l’utilisation de la voiture est proportionnelle aux revenus des personnes : à Paris, le tiers le plus riche des habitants utilise à 31% une voiture quotidiennement contre 9% du tiers le plus pauvres.  
Le pauvre banlieusard dans sa voiture contre le bobo dans le métro est un cliché démago.

Une taxation non discriminante et liée au caractère polluant des véhicules…

Le péage de zone, comme à Londres, discrimine entre ceux qui vivent à l’intérieur et à l’extérieur de la zone à péage. Dans le cas d’un péage d’infrastructure c’est l’utilisateur de l’infrastructure qui paye, donc en l’occurrence pas de distinction entre Parisiens intra-muros et habitants de la banlieue. Là encore c’est une fausse polémique.
Et à la rigueur ce qui serait injuste ce serait de faire payer les autoroutes franciliennes mais pas le périphérique.
De plus la proposition des Verts vise à faire un système de taxation progressif et basé sur le côté plus ou moins polluant des véhicules : d’abord les camions puis les véhicules (4 roues et 2 roues) les plus polluants.

Une proposition ni nouvelle ni isolée

Aujourd’hui toutes les grandes villes du monde sont en train de mettre en place ou réfléchissent à des mesures de restriction de circulation et de péage urbain. Paris resterait la seule ville à ne pas y penser ?
Notons que la proposition de faire payer l’utilisation des voies rapides en Ile-de-France comme mode de financement des transports en commun a été formulée l’an passé dans un très sérieux rapport de la Direction régional de l’équipement d’Ile-de-France (DREIF), sous la plume de Francis Rol-Tanguy (ancien directeur de cabinet du ministre des transports de Lionel Jospin…). Autrement dit cette proposition émane aussi des services de l’Etat… Et c’est heureux puisqu’une telle proposition nécessitera le soutien de multiples acteurs institutionnels, en particulier l’Etat. Ce qui n’empêche pas la légitimité des Verts de Paris à prendre position sur un sujet aussi crucial pour Paris comme pour la région.

Une nécessité pour financer les énormes besoins en transports en commun de la région

Enfin il s’agit d’une question primordiale si l’on veut enfin financer à la hauteur des enjeux (la pollution de l’air, le dérèglement climatique) des infrastructures de transports en commun nouvelles en Ile-de-France. Les calculs effectués par la DREIF montrent que la mesure appliquée aux seuls camions rapporterait 300 millions d’euros par an soit la moitié du coût de construction sur 10 ans de métrophérique, par exemple… Les premiers à attendre ces investissements massifs sont justement les habitants de banlieue qui souffrent du déficit de transports en commun en particulier sur les liaisons banlieue-banlieue. Il ne s’agit donc pas de taxer la banlieue pour aider Paris, bien au contraire.

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