Publié le 16 janvier, 2009
0Le Parisien : Ondes électromagnétiques-six antennes-relais retoquées
Ils ne s’étaient pas revus depuis un an. Leurs retrouvailles ont été assez mouvementées. La commission de concertation sur les antennes-relais de téléphonie portable, suspendue depuis un an à cause des élections municipales, a révélé son lot de surprises mardi. Car la première commission de la nouvelle mandature de Delanoë, présidée par Anne Hidalgo, première adjointe, entourée de Denis Baupin, adjoint au maire en charge du développement durable, et de Jean- Marie Le Guen, adjoint en charge de la santé, s’est révélée assez intransigeante à l’encontre des opérateurs. Elle s’est soldée par cinq refus d’installation de nouvelles antennes.
« Le rejet des riverains était tel qu’i! ne fallait pas insister » « Certaines demandes, comme celle de la rue Caulaincourt (XVIIIe), revenaient sur la table depuis très longtemps. Anne Hidalgo a tranché clairement en expliquant aux opérateurs que le rejet des riverains était tel qu’il ne fallait pas insister », explique Stephen Kerckhove de l’association Agir pour l’environnement, qui siège à la commission. « Pour nous, c’était Noël ! », se félicite le militant écologiste. L’opérateur Orange s’est même vu intimer l’ordre de démonter une antenne rue Olivier-Métra (XX e ). La puissance des ondes de cette installation s’était, à plusieurs reprises, révélée supérieure aux 2 V/m imposés par la Ville de Paris. « Chacun doit se montrer responsable. Parfois, nous refuserons les demandes des opérateurs, mais nous ne leur demanderons pas non plus de renoncer à toutes leurs installations », précise Denis Baupin.
L’opérateur Orange ne semble toutefois pas décidé à renoncer à son implantation rue Olivier-Métra. « Nous allons proposer de passer de 6 à 3 antennes », annonce l’opérateur. Prochaine réunion de la commission au mois de mars.
Une commission veille depuis cinq ans
C’EST au printemps 2003 que la commission de concertation sur les antennes-relais a vu le jour. Pour apaiser les riverains, de plus en plus nombreux à se mobiliser contre les nouvelles antennes, la Ville de Paris a signé une charte, avec les opérateurs, pour mieux encadrer le développement de la téléphonie mobile dans la capitale. Cette charte, unique en France, a instauré un seuil maximal d’exposition de 2 volts/m pour les riverains des antennes et des contrôles réguliers sur la puissance des ondes émises. La création d’une commission (comprenant des élus et les opérateurs) a également induit une plus grande transparence sur les implantations. A l’occasion du premier anniversaire de la charte en juin 2004, la mairie de Paris a fait un cadeau aux associations de lutte contre la prolifération des antennes en les invitant à rejoindre la commission. Lors de ces tours de table, les projets d’implantations d’antennes sur les toits de Paris sont débattus.