Communiqués Drone photo aérienne par Flying Eye

Publié le 2 novembre, 2014

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Survol de drones : priorité au renforcement de la sécurité des centrales nucléaires

Depuis plusieurs semaines les installations nucléaires d’EDF, d’AREVA et du CEA voient se multiplier les survols de drones, à un rythme qui semble s’accélérer ces derniers jours. Personne ne semble aujourd’hui en capacité d’identifier qui est l’origine de ces opérations, alors même que les appareils semblent de types et de tailles différentes, survolent des installations simultanément à plusieurs centaines de kilomètres de distance, et que rien ne peut garantir des bonnes intentions de ceux qui les manipulent.

Sans vouloir affoler inutilement, il est nécessaire de prendre la juste mesure de la vulnérabilité des installations nucléaires. Contrairement à ce qui est souvent indiqué, ces bâtiments ne sont pas d’une résistance à toute épreuve, notamment à la chute d’avion. Même le bâtiment réacteur du futur EPR (supposé résister à la chute d’un avion de ligne) ne serait pas si sécurisé que cela si on en croit le témoignage sous serment du directeur de l’IRSN, devant la commission d’enquête dont j’étais rapporteur. Alors que dire de bâtiment réacteur pour des installations datant de près de 30 ans ? Et surtout que dire des autres bâtiments, notamment les piscines où sont entreposés les combustibles et qui sont aujourd’hui les plus vulnérables. Le fait que c’est justement à La Hague (où sont concentrés dans d’immenses piscines des quantités énormes de combustibles) qu’avaient été installés des missiles sol-air suite au 11 septembre 2001, confirme cette vulnérabilité.

Face à ces risques, la sécurité face aux agressions doit devenir une priorité pour les installations nucléaires. Outre les mesures de renseignements et éventuellement de neutralisation des drones, des mesures structurantes devraient être mises en place :

  • bunkerisation des piscines, et ajout d’appoints indépendants en eau
  • réalisation de « stress tests » des installations nucléaires aux risques d’agression extérieure, de piratage informatique et de chutes d’avion (ces 3 risques avaient hélas été exclus lors des stress tests effectués sur toutes les installations au lendemain de l’accident de Fukushima)
  • intégration de la sécurité (face aux agressions) dans les référentiels de sûreté (fonctionnement des installations) dont est responsable l’Autorité de Sûreté Nucléaire.

 

Qu’on soit pour ou contre le nucléaire, tout le monde convient que la sécurité maximale est requise. Dans un monde géopolitiquement instable, il est d’autant plus nécessaire de mieux sécuriser des sites qui concentrent une potentialité d’impact aussi importante en cas d’agression.

 

Denis Baupin
Vice Président de l’Assemblée Nationale
Ancien rapporteur de la commission d’enquête sur les coûts du nucléaire

Communiqué de presse du 1er novembre

 

Drone utilisé pour la photo aérienne. Photo par Flying Eye. Licence Creative Commons. Wikimedia

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