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Publié le 7 janvier, 2008

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2008, année écologique ? 2008, année écologique !

A l'orée d'une nouvelle année, il est de coutume, agréable, de faire des voeux pour les 12 mois qui viennent. J'y cède bien volontiers à quelques semaines d'une échéance que je considère, sans jeu de mots, comme "capitale".

Pourtant la transition de 2007 à 2008, qu’on l’observe du niveau global au niveau local, ne se présente pas sous les meilleurs auspices.

Alors que l’attribution du plus prestigieux des prix Nobel – celui de la Paix – à Al Gore et au GIEC constituait l’un des symboles forts de 2007, exprimant de la façon la plus symbolique que le dérèglement climatique est le principal danger qui pèse sur la paix dans le monde ; alors que l’ONU exprimait pour la première fois que c’est même une guerre civile planétaire qui nous menace si on n’agit pas rapidement ; alors que les experts même du GIEC déclarent que le réchauffement se révèle plus rapide, donc plus grave, que dans leurs simulations… le sommet de Bali a accouché d’un mini-accord au rabais, consternant quand on le compare à l’échelle des enjeux.

Et que dire d’un gouvernement français qui, face à un pétrole dépassant pour la première fois les 100 dollars le baril, ne trouve rien d’autre à faire que de subventionner l’industrie automobile, d’enterrer une à une les promesses du Grenelle, et de son Président, sans doute trop occupé à Disneyland avec Khadafi ou chez Benoît XVI avec Bigard, qui ne dit pas un mot de ces enjeux considérables lors de ses vœux ?

L’actualité internationale, elle non plus, ne nous gâte pas : opposition baillonnée en Russie et en Birmanie, menace de guerre civile au Kenya, assassinat de Benazir Buttho, sans compter la libération pour une nième fois reportée de notre camarade verte, Clara Rojas, qui accompagnait Ingrid Betancourt en Colombie. L’auto-proclamée patrie des Droits de l’Homme reste bien silencieuse tant les intérêts financiers, la vente d’armes et de centrales nucléaires, ont pris le pas sur toute autre ambition!

Et si, à Paris, on peut saluer la victoire de la lutte héroïque des familles de la rue de la Banque, que nous avons appuyé dès le premier jour, comment ne peut être meurtri et scandalisé, quand à quelques jours de Noël, un SDF meurt de froid, place de la Concorde, à quelques mètres de la richesse opulente et des illuminations, ou quand le campement des Don Quichotte est évacué manu militari à la demande d’un certain Bolufer luxueusement logé depuis de nombreuses années aux frais du contribuable.

Vœux bien moroses, me direz-vous. Non, vœux les yeux grands ouverts sur l’ampleur du travail qui nous reste à accomplir. Si je me suis engagé en politique, depuis près de 20 ans, c’est avec la volonté de faire bouger les choses, de ne pas accepter que la misère, la détresse, la destruction soient une fatalité.

Je forme donc le vœu qu’en 2008 nous soyons capables de progresser :

  • de progresser à Paris où les électeurs auront l’occasion de dire s’ils veulent que le changement engagé se poursuive et même s’accélère pour que, comme nous nous y sommes engagés, Paris réduise ses pollutions et ses gaspillages, ne permette plus que quiconque soit obligé de dormir dehors et se dote d’une véritable ambition pour le 21ème siècle d’être la capitale où la qualité de vie soit accessible à tous ;
  • de progresser en France, pour résister à un pouvoir de plus en plus autocratique, qui écrase les individus et les libertés publiques, et privilégie la communication et les annonces de façade au lieu de s’attaquer aux problèmes de fond ; la grève de la faim contre les OGM entamée par près de 20 militants, dont José Bové, est un excellent signal que la lutte ne s’arrête pas ; de même que, plus prosaïquement, le processus engagé par notre parti, les Verts, pour se rénover
  • de progresser enfin, au niveau planétaire, là où les enjeux sont les plus importants et les plus inquiétants, pour que 2008 puisse être l’année 0 où l’humanité aurait enfin décidé de comprendre que nous sommes tous dans le même bateau, que notre sort est indissociablement lié, que la barbarie, l’égoïsme, la compétition à outrance font honte à l’espèce humaine et que l’humanisme, la coopération, la solidarité deviennent nos valeurs cardinales.

Trop utopique ? Peut-être. Mais avons-nous vraiment le choix ?

En tous cas, s’il y a une chose dont je suis convaincu, c’est que ce changement n’est possible que si chacun y trouve sa place et s’y épanouit. C’est pourquoi je ne peux souhaiter à chacun de vous que de trouver en 2008 le maximum de bonheurs : bonheurs individuels et collectifs, professionnels, personnels, militants… et électoraux 😉 !

Denis Baupin

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