Publié le 19 décembre, 2013
0France Info – Vers une circulation alternée lors des pics de pollution ?
Le gouvernement va instaurer en 2014 la possibilité de mettre en place la circulation alternée lors des pics de pollution aux particules fines et aux oxydes d’azote, selon les numéros de plaques d’immatriculation des véhicules. Cette mesure existait jusqu’ici uniquement pour les pics de pollution à l’ozone.
La France doit réduire sa pollution, sous peine de sanctions européennes. Le ministère de l’Ecologie a annoncé ce mercredi qu’il va instaurer en 2014 la possibilité d’une circulation alternée lors des pics de pollution aux particules fines et aux oxydes d’azote, un système qui existe déjà lors des pics de pollution à l’ozone. Les véhicules dont les numéros de plaques d’immatriculation sont pairs circuleront les jours pairs, et idem pour les jours impairs.
Il s’agit de « répondre aux situations d’urgence comme l’épisode de pollution qu’ont connu 76 départements ce mois-ci », indique un communiqué du ministère. Cette annonce intervient quelques jours après le déclenchement du niveau d’alerte maximum concernant la pollution aux particules en région parisienne.
« On ne peut pas continuer comme la semaine dernière, où on a eu un pic de pollution pendant cinq jours de suite, sans que les pouvoirs publics ne fassent rien », commente Denis Baupin, élu Vert du Conseil de Paris. « Mais ce serait plus pertinent de faire la circulation alternée pour les véhicules Diesel, les véhicules les plus polluants », ajoute-t-il.
Mais pour le directeur adjoint de l’Automobile club, Christian Scholly, cette mesure ne sera pas efficace. Déjà testée en Italie ou en Grèce, elle a entraîné des « comportements curieux, de personnes qui modifiaient les plaques », par exemple, explique-t-il. Il dénonce « une mesure très certainement coûteuse et difficilement contrôlable ».
La France dans le collimateur de la justice européenne
En raison de dépassements trops fréquents des valeurs limites de particules dans une quinzaine d’agglomérations, la France est dans le collimateur de la justice européenne. « Si la France était condamnée (dans un délai d’un à deux ans), elle encourrait une amende d’un montant de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’euros par an, jusqu’à ce que les normes de qualité de l’air soient respectées », a rappelé le ministère de l’Ecologie.
Le gouvernement envisage un décret en 2014 pour permettre la circulation alternée pour tous pics de pollution, y compris les particules fines. Une table ronde sera organisée dès janvier pour étudier les modalités de cette mesure.
Par Clara Beaudoux