A l'Assemblée
Publié le 16 avril, 2013
1Une sûreté nucléaire « globalement assez satisfaisante » : vraiment pas rassurant
Communiqué de presse du 16 avril 2013
L’autorité de sûreté nucléaire a présenté ce jour un bilan annuel de la sûreté « globalement assez satisfaisant ». L’expression ne peut manquer de faire penser au « bilan globalement positif » du communisme… mais avec encore moins d’enthousiasme !
Si la sûreté n’est que globalement assez satisfaisante, cela signifie nécessairement que, dans le détail, elle est souvent insatisfaisante. Cela en dit long sur la gêne manifestée par l’ASN.
Et on la comprend ! En 2012 les réacteurs nucléaires ont été en moyenne arrêtés 20% du temps, alors même que le Président d’EDF avait dit qu’ils ne seraient arrêtés que 15% du temps. En 2013, il y a déjà eu plus d’arrêts fortuits en 3 mois que sur toute l’année 2012 ! A eux seuls, ces chiffres traduisent l’impact combiné du vieillissement des réacteurs et du fort recours à la sous-traitance responsable de nombreux incidents.
On la comprend aussi au regard des stress tests effectués au lendemain de Fukushima il y a 2 ans, dont la Commission Européenne estimait qu’ils montraient que les réacteurs français étaient les moins sûrs. Pas moins de 1000 recommandations ont alors été émises par l’ASN… qui restent à mettre en œuvre !
Au vu de ce jugement extrêmement peu enthousiaste, auquel le Président de l’ASN ajoute qu’on ne peut exclure un accident majeur, notre conviction ne peut qu’être renforcée : l’objectif de fermeture d’un tiers des réacteurs nucléaires en 2025 doit être tenu et conçu comme une étape vers l’arrêt total du nucléaire.
Denis Baupin
Vice-Président de l’Assemblée Nationale
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