Médias Têtes de cuve de réacteur cc-CNRC

Publié le 4 décembre, 2012

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Reuters : EDF baisse en Bourse, la rentabilité de l’EPR en question

PARIS (Reuters) – L’action EDF accuse mardi la plus forte baisse de l’indice CAC 40 à la Bourse de Paris, la question de la rentabilité de l’EPR étant reposée après l’annonce d’un nouveau surcoût de la construction de ce réacteur nucléaire de grande puissance à Flamanville (Manche).

EDF a annoncé lundi soir que le coût de construction de l’EPR de Flamanville avait augmenté de deux milliards d’euros, atteignant ainsi 8,5 milliards d’euros en tenant de l’inflation, contre 3,3 milliards prévus initialement en 2005.

« C’est un montant assez gros et le coût paraît exorbitant. Après un rapide calcul, le coût complet de production serait de 105 euros par MWh, soit le double du prix actuel de l’électricité », estime Per Lekander, analyste chez UBS.

Sur le marché spot de l’électricité, le contrat français pour mercredi se négocie à 57,50 euros en début d’après-midi, en hausse de 8%.

« Cela semble impossible pour l’Angleterre d’accepter un tel prix et cela pourrait bien signifier la fin de l’EPR en Angleterre », prévient l’analyste d’UBS.

EDF Energy, filiale britannique d’EDF, négocie actuellement avec les autorités britanniques les conditions d’implantation de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni. Le groupe envisage d’y construire jusqu’à quatre EPR.

Outre celui de Flamanville, trois autres EPR sont en construction : un en Finlande, où le projet accuse également retard et surcoûts, et deux en Chine, où le chantier progresse selon le calendrier établi.

La France cherche par ailleurs à vendre deux réacteurs EPR supplémentaires à la Chine.

Paris espère en outre finaliser la vente de deux EPR à l’Inde.

DES COÛTS « SOUS-ÉVALUÉS » AU DÉPART

En 2005, EDF avait estimé le coût de la construction de l’EPR de Flamanville à 3,3 milliards d’euros, puis l’avait revu à quatre milliards en 2008 et à six milliards en 2011.

« Ce sont encore des milliards qui viennent s’ajouter à d’autres pour une société qui est déjà en difficulté sur le plan financier avec pas mal de dette », observe de son côté un vendeur actions à Paris.

EDF affiche l’un des ratios de dette à long terme sur fonds propres les plus élevés du CAC 40, à 137%, contre 59% en moyenne pour les principales valeurs françaises.

En Bourse, le titre EDF perdait 2,5% à 13,95 euros vers 15h00, tandis que l’indice CAC 40 progressait de 0,4%.

Alors qu’une partie des écologistes pressent le gouvernement d’arrêter la construction de ce réacteur, la ministre de l’Ecologie et de l’Energie a insisté mardi sur le fait que le calendrier du projet serait tenu, ajoutant qu’EDF jouait « la transparence ».

« Le calendrier d’ouverture en 2016 sera tenu. Nous sommes maintenant dans une phase où 93% des travaux de génie civil – du gros oeuvre – sont réalisés », a déclaré Delphine Batho à la presse, à l’issue d’un séminaire gouvernemental.

La ministre a fait valoir que les coûts du projet avaient été « sous-évalués » au départ et qu’il fallait tenir compte du fait que l’EPR de Flamanville était le premier réacteur de ce type.

Denis Baupin, vice-président du groupe Europe Ecologie-Les Verts à l’Assemblée nationale, appelle pour sa part le président François Hollande à « arrêter les frais ».

« M. le président, puisque le destin de l’EPR de Flamanville est déjà scellé, pourquoi ne pas arrêter les frais dès maintenant et économiser des milliards d’argent public dont notre économie a tant besoin par ailleurs ? », écrit-il dans un communiqué.

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