Publié le 12 mars, 2013
1Question au Gouvernement : tirer les conséquences de la possibilité d’un accident nucléaire majeur
Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée Nationale a posé ce jour lors de la séance des questions au Gouvernement une question à la Ministre de l’écologie sur la sécurité nucléaire, 2 ans après la catastrophe de Fukushima.
Retrouvez ici la vidéo, ainsi que le texte de la question.
Séance des questions au Gouvernement du 13 mars 2013
Il y a 2 ans débutait la catastrophe de Fukushima. Aujourd’hui encore elle se poursuit. Le poison invisible est présent partout : dans l’eau, dans l’air, dans le sol, dans la nourriture. Les enfants de Fukushima portent jour et nuit des dosimètres. Toute leur vie sera impactée par la catastrophe atomique. Toute leur vie, et celle de leurs enfants, de leurs petits enfants. C’est une région grande comme la Belgique qui a été sacrifiée au mythe nucléaire.
Après la catastrophe, il est trop tard pour regretter. C’est avant qu’il faut agir. En France, un tabou est tombe. L’Autorité de Sureté a reconnu qu’un accident majeur est possible dans notre pays. Tous ceux qui ont cru de bonne foi au nucléaire sûr doivent entendre ce message. Le Président de l’Autorité Belge lui-même a estimé que si c’était à refaire il ne faudrait pas courir le risque nucléaire.
2 ans après Fukushima, notre pays doit prendre la mesure du risque nucléaire.
Il faut compléter les audits de sureté Le gouvernement précèdent a exclu rien moins que : les risques terroriste, de piratage informatique, de crash d’avion, et d’erreur humaine. Comment prétendre le nucléaire sûr, si on refuse d’analyser les risques ?
Il faut prendre en compte le coût de l’accident majeur et l’anticiper. Il a été évalué par la Cour des Comptes entre 600 et 1000 milliards, voire à 6000 milliards par l’IRSN.
Il faut faire la transparence sur ces études.
Et il faut en finir avec l’exception nucléaire qui lui permet de ne pas être assurée contre les risques. En France, si vous achetez une voiture vous payez une assurance, si vous louez un appartement vous payez une assurance. Mais si vous ouvrez une centrale nucléaire ce sont les contribuables qui la payent pour vous ! Le nucléaire doit être assuré comme les autres énergies. On verra alors s’il est aussi bon marché qu’il a été prétendu.
Enfin, il faut associer nos voisins à la sûreté des centrales, notamment près des frontières. En cas d’accident le nuage ne s’arrête pas aux frontières. Ni dans un sens, ni dans l’autre.
En ce jour anniversaire, notre groupe a déposé une proposition de résolution pour remédier à ces anomalies.
En attendant son vote, pouvez-vous nous dire Mme la ministre quand notre pays prendra réellement au sérieux la parole de l’ASN et tirera les conséquences de la possibilité d’un accident majeur en France ?
Un immense merci à Denis Baupin pour son intervention. Je me permets d’ajouter qu’il ne sera jamais plus possible de « sortir du nucléaire » car d’immenses régions, et en réalité la planète toute entière, sont déjà massivement contaminées pour l’éternité, et les effets sanitaires s’en font et s’en feront sentir inéluctablement (cancers, malformations congénitales, maladies génétiques, et aussi dégradation intellectuelle, vieillissement accéléré, mort prématurée, toutes sortes de maladies aiguës et chroniques). Même en l’absence de nouvel accident nucléaire majeur, la poursuite des activités nucléaires empoisonne chaque jour plus gravement l’humanité et toutes les formes de vie. Rien ne peut justifier la poursuite de cet empoisonnement. La seule alternative est l’arrêt immédiat du nucléaire civil et militaire. Les scénarios de sortie à x années ne sont qu’hypocrisie et lâcheté. Les nucléocrates sont non seulement criminels mais aussi suicidaires puisque les particules radioactives ne les épargnent pas plus que leurs victimes. Eux qui ne sont guidés que par leur intérêt (argent et pouvoir), comment peuvent-ils être assez aveugles pour ne pas comprendre que la poursuite du nucléaire va contre leur propre intérêt, au moins sur le plan sanitaire ? Leur comportement est irrationnel. Nous ne devons pas attendre d’essayer de convaincre cette secte de « fous du nucléaire », mais les empêcher de nuire, ici et maintenant !