Publié le 19 mai, 2015
0Question au gouvernement sur la situation catastrophique d’Areva et la nécessité d’investir sur les énergies d’avenir et non celles du passé.
Séance des questions au gouvernement du 19 mai 2015
Monsieur le ministre de l’Economie,
La situation d’AREVA est catastrophique. Longtemps présentée comme un fleuron industriel elle est aujourd’hui au bord de la faillite. Selon le New York Times, si cette entreprise n’était pas quasi publique, elle serait déjà en banqueroute.
Face à cette situation, le gouvernement n’est pas inactif. On évoque un mécano industriel perdant-perdant avec EDF ; une recapitalisation par les contribuables ; des prises de participation par la Chine alors qu’on nous vantait l’indépendance française ; sans oublier la casse sociale et la préoccupation de l’ASN sur les impacts sur la sûreté.
Pour autant on a du mal à percevoir la stratégie industrielle qui préside à ces choix. Et surtout si le diagnostic posé sur la faillite d’AREVA prend réellement en compte l’évolution du monde autour de nous.
Monsieur le ministre, constatez-vous comme nous le développement exponentiel des énergies renouvelables, la chute de leurs coûts, les innovations en matière de stockage, de réseaux intelligents ? Constatez-vous comme nous que, à l’inverse, la part du nucléaire dans l’électricité ne cesse de chuter (2% en Chine) ? Et que son coût, lui, ne cesse de grimper ?
Monsieur le ministre, j’en suis sûr, vous n’allez pas proposer à Orange de relancer le minitel ou le télégraphe. Vous n’allez pas proposer à Air France de relancer le Concorde ou les avions renifleurs.
Dans le domaine de l’énergie aussi, nos entreprises doivent tirer les conséquences de la profonde rupture technologique qui s’opère dans le monde, particulièrement au moment où nous allons voter une loi de transition énergétique historique.
Nous connaissons tous des entreprises qui, comme Kodak, sont mortes de n’avoir pas su s’adapter, ou d’autres comme EON qui ont été sauvées en prenant le bon virage.
La question n’est plus de savoir si la révolution énergétique aura lieu, mais si nous serons acteurs ou victimes. Décidons enfin de faire de nos entreprises des champions des énergies d’avenir.