Publié le 7 juin, 2013
0Non au gaz de schiste : reprises presse
La presse s’est fait l’écho du communiqué de presse diffusé hier au sujet du rapport provisoire de deux parlementaires sur l’exploitation des gaz de schiste.
20 Minutes.fr : Gaz de schiste: Le gouvernement va-t-il résister à la pression?
POLITIQUE – Un rapport réalisé par deux parlementaires défend les gaz de schiste…
La pression s’accroît. Deux parlementaires, le député PS Christian Bataille et le sénateur UMP Jean-Claude Lenoir, ont présenté ce jeudi un rapport défendant l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste.
Ils avaient été missionnés en début d’année par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), organisme qui rassemble des élus de tout bord, pour étudier les techniques alternatives à celle de la fracturation hydraulique, jugée très polluante et donc interdite en France depuis 2011.
Mais au final, les deux rapporteurs ne recommandent pas d’autre technique. Car, d’après eux, la fracturation hydraulique serait «la plus performante et la plus facile à utiliser, et celle qui est utilisée aujourd’hui n’a rien à voir avec celle qui a été utilisée auparavant», affirment-ils.
«Faire bénéficier les collectivités locales et les propriétaires de retombées financières»
Au-delà de cet avis, les deux parlementaires ne dissimulent pas leur objectif: revenir sur la loi de 2011. «Elle a été votée avant l’échéance électorale de 2012 pour que l’on ne parle pas de ce sujet», estime Jean-Claude Lenoir. Pour les deux élus, il serait temps d’assouplir cette loi pour permettre de «forer quelques dizaines de puits d’exploration».
Les deux parlementaires recommandent par ailleurs l’exploitation immédiate des gaz de houille en Lorraine et dans le Nord-Pas-de-Calais, «parce que celle-ci ne nécessite pas l’emploi de la technique de fracturation hydraulique». Enfin, ils proposent de «faire bénéficier les collectivités locales et les propriétaires qui pourraient être impactés (par la présence de puits, ndlr) de retombées financières».
Cette technique a déjà été utilisée par les pétroliers américains, mais d’après l’économiste Thomas Porcher, elle ne fonctionne plus aujourd’hui «parce que la présence d’un puits fait perdre 24% de sa valeur à un terrain». Ce rapport sera remis dans sa version définitive en octobre, mais les deux parlementaires ont tenu à présenter cette version d’étape dès à présent afin de «participer au débat sur la transition énergétique qui est en cours. En octobre, nous serions arrivés trop tard», a expliqué Jean-Claude Lenoir.
«Pour créer 100.000 emplois en France en 2020, il faudrait creuser plus de 83.000 puits»
Ils ne sont pas les seuls à vouloir mettre la pression au gouvernement. La semaine dernière, le patronat et des syndicats de salariés (CFDT, CFE-CGC et CFTC) avaient eux aussi appelé de leurs vœux l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste.
Si les syndicats les défendent, c’est dans l’espoir que de nouveaux emplois soient créés en France, rappelant le chiffre souvent évoqué de 100.000 à horizon 2020. Ce dont doutent les experts interrogés par 20 Minutes. «Pour créer 100.000 emplois en France en 2020, il faudrait creuser plus de 83.000 puits, soit plus d’une trentaine par jour. Est-ce que notre territoire le supporterait?», interroge Thomas Porcher. «2020, c’est presque «demain» et exploiter des gaz de schiste nécessite la construction de toute une chaîne logistique dont la réalisation ne s’effectuera pas du jour au lendemain», complète l’économiste Patrice Geoffron.
Les écologistes ont pour leur part immédiatement réagi, à l’image de Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale: «Pour respecter les deux degrés de réchauffement climatique, il ne faut pas utiliser plus de 20% des réserves déjà connues de pétrole, gaz et charbon. A quoi bon, donc, aller en chercher de nouvelles, si ce n’est aux dépens de notre climat futur?».
Le gouvernement résistera-t-il à la pression des pro-gaz de schiste? En novembre 2012, François Hollande avait déclaré: «Tant qu’il n’y a pas de nouvelle technique, j’ai dit que durant mon quinquennat, il n’y aurait pas d’autorisation de permis d’exploration des gaz de schiste».
Dernières Nouvelles d’Alsace : Énergie Deux parlementaires veulent poursuivre l’exploration des gisements en France Gaz de schiste : le débat est relancé
Article paru également dans Vosges Matin, Le Journal de Saône et Loire, L’Est Républicain, Le Progrès, Le Dauphiné Libéré, Le Bien Public, L’Alsace.
Un rapport d’étape de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques défend une exploration et une exploitation « maîtrisée » de cette énergie fossile. Pas question, répondent les écologistes.
Le débat sur le gaz de schiste est toujours aussi explosif. Hier, deux parlementaires ont jeté un pavé dans la mare en demandant de relancer l’exploration et l’exploitation de cette énergie qui divise. La fracturation hydraulique, seule méthode aujourd’hui pour extraire ce gaz, est interdite en France depuis juillet 2011, car elle est jugée dangereuse pour l’environnement. Mais Christian Bataille, député PS, et Jean-Claude Lenoir, sénateur UMP, ne la jugent finalement pas si mauvaise que cela. « La fracturation hydraulique reste la technique la plus efficace et la mieux maîtrisée pour extraire les hydrocarbures non conventionnels, et […] des solutions existent pour le faire avec un impact acceptable sur l’environnement, à condition de respecter quelques règles », écrivent-ils dans leur rapport d’étape chargé d’étudier les alternatives à cette technique. Leur travail a été salué par les industriels — Jean-Louis Schilansky, président de l’Union des industries pétrolières, en tête — qui rêvent de pouvoir exploiter les gisements potentiels du sous-sol français.
Mettre la pression
Ces parlementaires partisans du gaz de schiste veulent mettre la pression sur le gouvernement au moment où il organise son débat sur la transition énergétique. Delphine Batho, la ministre de l’Écologie, est opposée à toute exploitation des hydrocarbures de schiste, quelle que soit la méthode, et à tout assouplissement de la loi bannissant la fracturation. Elle l’a redit mercredi lors d’un débat avec Laurence Parisot, la patronne du Medef qui plaide pour la relance de l’exploitation. « On ne peut pas en rester là, il faut desserrer l’étau sur le dossier pour permettre à la recherche d’avancer », juge Jean-Claude Lenoir. « La France possède toutes les compétences scientifiques, techniques et industrielles, à tous les niveaux, pour créer une filière de fracturation propre », juge l’élu qui pointe les gisements potentiels : Bassin parisien, une partie du sud-est de la France (Ardèche, Ain, Drôme, Vaucluse, sud du Massif central, Gard).
Désaccord des écologistes
Pas question, répondent les écologistes. « Il n’existe pas de technologies alternatives à la fracturation hydraulique pour exploiter ces gaz ‘’en respectant l’environnement’’, et il n’en existera pas à un coût économiquement rentable », estime le député vert Denis Baupin. Les associations de protection de l’environnement sont sur la même ligne. Greenpeace est « en profond désaccord avec ces recommandations, qui font fi de la crise climatique ». Et l’ONG No Fracking les juge tout simplement « irresponsables ».
Voir également l’article sur Nouvelobs.com : http://tempsreel.nouvelobs.com/planete/20130606.OBS2282/gaz-de-schiste-un-rapport-defend-l-exploration-en-france.html
Photo du film « Gasland » de Josh Fox