Metro – Surcoût de l’EPR : les Verts s’engouffrent dans la brèche

L’annonce d’une hausse de 2,5 milliards de la facture de l’EPR de Flamanville relance les critiques des écologistes contre un projet soutenu par le PS, en plein débat sur la transition énergétique.

D’abord 3,3 milliards, puis 6 milliards, et aujourd’hui 8,5 milliards d’euros : avant même sa mise en service, l’EPR de Flamanville (Manche) a vu sa facture exploser. « Le calendrier d’une ouverture en 2016 sera tenu », a toutefois assuré la ministre de l’Environnement, Delphine Batho. Cette nouvelle déconvenue attise les critiques des écologistes contre ce réacteur nucléaire nouvelle génération, le jour même où le gouvernement se réunit en séminaire sur la transition écologiste.

« Il s’agit désormais d’agir en cohérence avec ces objectifs (…). La catastrophe industrielle de l’EPR – à Flamanville et en Finlande – est un exemple particulièrement significatif d’une logique et de croyances dont il est temps de se libérer », a déclaré le secrétaire national d’Europe-Ecologie les Verts, Pascal Durand, dans un communiqué.

Un « désaccord » acté entre PS et Verts

A la suite de l’accident de Fukushima, le président François Hollande s’est engagé à réduire la partdu nucléaire de 75% à 50% du mix électrique de la France et à fermer le réacteur de Fessenheim durant son mandat. En revanche, il s’est prononcé pour la construction de l’EPR de Flamanville, dont le chantier était déjà lancé depuis 2007. Cette question avait été actée comme un « désaccord » (comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes) dans l’accord PS-Verts pour les législatives.

Plusieurs parlementaires d’EELV ont réitéré ce mardi leur volonté d’abandonner la « gabegie » que constitue le chantier de Flamanville. « M. le Président, lors de la campagne électorale vous aviez indiqué deux réserves à la mise en service de l’EPR de Flamanville : le coût et la sécurité. Ne serait-il pas temps d’arrêter les frais ? », a réagi le vice-président de l’Assemblée nationale, Denis Baupin.