Publié le 7 janvier, 2014
0Libération – Un wagon de produits radioactifs déraille à Drancy
Les pompiers ont terminé leur intervention vers 18 heures, à peine deux heures après le déraillement. Il ne devrait pas y avoir de conséquence sanitaire ou sur l’environnement.
Europe Ecologie-les Verts (EELV) a rappelé lundi, à l’occasion du déraillement survenu à Drancy (Seine-Saint-Denis), son opposition au transport de déchets radioactifs à travers «des zones urbaines denses» et «des gares très fréquentées». «Comme à chaque fois, les discours sont rassurants : dormez brave gens, les wagons sont étanches, les transports sont sûrs, le nucléaire est une énergie sans risque», dit EELV dans un communiqué.
«Or il s’agit là de déchets transportés dans des zones urbaines denses, sur des voies communes, à proximité de sites Seveso. Le moindre accident peut avoir des effets catastrophiques», ajoutent dans ce communiqué Sandrine Rousseau et Julien Bayou, porte-parole du parti écologiste. «Alors sortons de l’illusion, poursuivent-ils, et considérons les dangers du nucléaire à leur juste mesure. Et la première des mesures à prendre est de ne pas transporter de déchets radioactifs au travers des zones urbaines denses, traversant des gares très fréquentées».
Dans un autre communiqué, Denis Baupin, vice-président EELV de l’Assemblée nationale, a dit que, plutôt que le transport par rail ou par route à travers l’Hexagone, «une autre solution est possible : l’entreposage à proximité des installations nucléaires… En attendant qu’une solution au problème des déchets soit enfin trouvée et que soit mis fin à cette filière industrielle à haut risque».
INCIDENT TECHNIQUE
Un wagon de déchets nucléaires a déraillé sans causer de fuite radioactive, lundi après-midi à la gare de triage de Drancy (Seine-Saint-Denis), l’une des plus importantes de France située à moins d’une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau de Paris, a-t-on appris de sources concordantes.
«Il s’agit d’un incident technique qui n’a eu aucune conséquence sur la sécurité, l’ordre public ou l’environnement», a assuré la préfecture de Seine-Saint-Denis à l’AFP. «Tous les relevés de radioactivité effectués par les pompiers sont négatifs», a-t-elle ajouté.
ESSIEU
Vers 16h05, un wagon qui contenait des matières radioactives a déraillé, un essieu sortant du rail. Le wagon ne s’est pas renversé, a précisé la préfecture.«L’intervention est terminée, il n’y a pas de radioactivité», ont confirmé vers 18 heures les pompiers de Paris à l’AFP. «35 pompiers se sont rendus sur place pour effectuer tous les examens radiologiques nécessaires car le wagon était chargé de matière nucléaire», ont-ils précisé.
Ce wagon, dont un seul côté a déraillé, s’est décalé de 50 centimètres par rapport aux rails. Il est soumis à une réglementation très sévère, ont souligné les pompiers de Paris. «Les opérations de remise sur voie du wagon ont démarré», a ajouté un porte-parole de la SNCF. Ce wagon de «combustible nucléaire usagé», appartenant au géant français de l’atome Areva, a été victime d’une défaillance d’un boggie, pièce d’un train située entre le wagon et les roues, selon lui.
Le wagon faisait partie d’un convoi de déchets nucléaires qui devait ensuite rejoindre Valognes (Manche), à une quarantaine de kilomètres de l’usine de retraitement de la Hague, a-t-il ajouté. Principale gare de triage en région parisienne, à quelques dizaines de mètres des habitations les plus proches dans une zone très dense, la gare de Drancy inquiète depuis des mois élus et riverains, qui redoutent un accident.
AUCUNE FUITE
Lundi, après que la sirène de la gare a retenti, «le standard de la mairie a été submergé de coups de téléphones de riverains paniqués qui n’ont reçu aucune consigne de sécurité et ne savent pas quelles mesures ils doivent prendre pour se protéger», selon la municipalité.
«Qu’on n’attende pas qu’il y ait des morts pour que ces wagons dégagent !», a réagi Jean-Christope Lagarde, le maire UDI de la commune. Selon lui, «30 000 personnes sont en danger de mort» en cas d’accident grave à Drancy. Le 11 décembre, un wagon de transport d’acide chlorhydrique vide avait déjà déraillé à la gare de triage de Drancy. Aucune fuite n’avait été constatée.
Dotée de 48 voies ferrées, cette zone de fret longue de trois kilomètres à cheval sur trois communes de Seine-Saint-Denis (Drancy, Le Blanc-Mesnil et Le Bourget), accueille chaque année près de 250 000 wagons de marchandise, dont 13 000 chargés de matières dangereuses. Un arrêté préfectoral signé en avril 2013 a interdit toute nouvelle construction dans un périmètre de 620 mètres autour de la gare.